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Economie

Le Sénégal met les fonctionnaires au régime sec

3 septembre 2019

L'Etat sénégalais a annoncé un vaste plan d'économies pour assainir les dépenses publiques. Parmi les mesures: la résiliation des forfaits téléphoniques illimités. Des mesures qui risquent de ne pas suffire.

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Die Währung Franc CFA
Image : Getty ImagesI. Sanogo

Le gouvernement sénégalais a annoncé une série de mesures destinées à réduire le train de vie de l’Etat. Des mesures d’économies sur les frais de téléphone frappent ainsi l’administration publique depuis le début du mois.

Les prochaines mesures annoncées devraient concerner les véhicules de fonction.

Lignes de téléphone restreintes

Depuis le 1er septembre, les fonctionnaires sénégalais ont vu leurs lignes téléphoniques restreintes : désormais, ils ne pourront plus que recevoir des appels, pas en donner. 
A compter du 1er octobre, ils devront s’abonner eux-mêmes auprès des opérateurs mobiles. Une allocation leur a été versée pour cela.
Le président Macky Sall a estimé à "16 à 17 milliards" de francs CFA, soit environ 25 millions d'euros, la facture téléphonique annuelle de l'Etat.
Doudou Sarr Niang est le directeur du Bureau d’information gouvernementale (BIG). Il détaille le projet d’assainissement des finances publiques mis en place par les autorités. Il explique qu'il s'agit d'"économies qui tournent entre 23 et 30 millions d’euros. Il y a aussi d’autres décisions qui concernent l’eau, l’électricité, qui sont de gros postes de dépenses dans nos administrations. Et aussi les véhicules administratifs, qui coûtent énormément d’argent. Il y a également le carburant et l’usage d’internet.
A charge pour l’Etat de réaffecter ces économies générées dans des secteurs prioritaires comme l’éducation, la santé, la formation professionnelle, la construction de routes ou de pistes pour les populations rurales."

Ecoutez l'intégralité de ses propos à la DW ci-contre:

"Jusqu'à 40 millions d'euros"

Pour Ibrahima Aïdara, économiste et administrateur du programme de gouvernance économique à OSIWA, à Dakar, il est temps d’agir pour mettre fin aux abus. Mais il trouve ces mesures encore insuffisantes et insiste: 
"Il faut éviter de prendre des mesures cosmétiques. Il est clair que dans l’administration, il y a des inefficacités dans le fonctionnement et l’allocation des ressources qu’il faut corriger.

Par exemple, contrôler les importations et les exportations qui sont opérées par les compagnies multinationales et qui sont généralement sous-facturées ou surfacturées pour augmenter les coûts de production et réduire les profits qu’on peut taxer."

Autre mesure recommandée par Ibrahima Aïdara pour augmenter les recettes de l’Etat : revoir le mode de recouvrement des impôts et éviter les contacts personnels lors de la collecte des taxes afin de lutter contre la corruption et les détournements de fonds.

Ecoutez son interview à la DW ici: 

"Ne pas se contenter de mesures cosmétiques"