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Le secret médical, un tabou?

Philippe Pognan31 mars 2015

Les enquêteurs ont constaté que plusieurs années avant d'entamer sa formation à la Lufthansa, le copilote de Germanwings, responsable de la mort de 150 personnes dans les Alpes, avait souffert de troubles psychiques.

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Symbolbild - Stethoskop
Image : picture-alliance/dpa/P. Pleul

Andreas Lubitz avait suivi un traitement psychothérapeutique en raison de tendances suicidaires. Un constat qui a immédiatement ouvert le débat en Allemagne sur le secret médical…

Le quotidien der Tagesspiegel de Berlin pose la question:"peut-il être permis qu'un employé dissimule à son employeur une maladie grave ? Si un médecin apprend que son patient représente un sérieux danger pour autrui, il devrait avoir la possibilité d'agir", estime l'éditorialiste. "Dans certains cas d'urgence cela est déjà permis, le secret professionnel ne joue plus. Probablement doit -on maintenant réfléchir à la définition de ce qu'est un cas d'urgence", conclut le journal.

Dr. Thorsten Onno Bender Fliegerarzt
Dr. Thorsten O. Bender, Médecin de volImage : privat

Le quotidien populaire Bild, cite un enquêteur qui évoque comme "mobile principal" du copilote, sa "peur" de "perdre son aptitude au vol en raison de ses problèmes de santé". Le journal écrit encore qu'Andreas Lubitz aurait de surcroit "souffert de problème oculaire et refusait tout certificat médical qui aurait pu mettre en danger sa licence de pilote".

Flugzeug Airbus Cockpit
Un pilote aux commandes du nouvel Airbus A350Image : Getty Images/A. Hassenstein

"Si tous les pilotes, conducteurs de trains et de métro, chauffeurs de bus et aiguilleurs du ciel savaient qu'ils ne peuvent plus faire confiance à leur médecin et au secret professionnel, ils ne le consulteraient plus", croit la Süddeutsche Zeitung; "en tout cas pas si une consultation engageait leur avenir". Le journal rappelle lui aussi qu'il existe déjà des cas où le secret médical peut être levé. Elargir cette règle n'est pas la solution, selon la Süddeutsche qui estime que c'est ailleurs que l''on doit chercher les moyens d'éviter à l'avenir une catastrophe comme celle qui s'est déroulée dans les Alpes."

Autre thème: les lacunes d'armement de la Bundeswehr

Une nouvelle panne concernant l'équipement de la Bundeswehr: les défauts du fusil G 36, l'arme standard de l‘armée allemande. Entre autres, le canon de ce fusil d'assaut se déforme dans des zones de grande chaleur après un certain temps d'utilisation et ne permet plus de tirs précis…

"Après les problèmes de l'avion de transport A 400M, après les hélicoptères de la marine dont le plancher est trop mince pour résister au poids de soldats munis de leurs armements et équipements, on pourrait rire des problèmes du G36, si le sujet n'était pas si sérieux, assure le quotidien Nürnberger Nachrichten: un fusil d'assaut dont la qualité ne diffère de celle d'une arme factice que parce que l'on peut aussi tirer avec, est inutile et dangereux pour les soldats qui en dépendent. A la fin, il ne reste plus que de la ferraille, une désillusion et une réputation ruinée pour le fabricant Heckler & Koch."

Symbolbild - G36
Instruction de tir pour les jeunes recrues de la Bundeswehr avec le fusil G36Image : Getty Images/C. Koall

"Si le fusil n‘est plus considéré aujourd'hui comme la fiancée du soldat, il reste, même à l'époque de la cyberguerre, l'arme la plus importante du fantassin, relève la FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le moins qu'on puisse en attendre est qu'il fonctionne correctement et avec précision quelle que soient ses conditions d'emploi! "