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Le SIDA poursuit son avancée

Sandrine Blanchard24 novembre 2004

À quelques jours de la journée mondiale de lutte contre le SIDA, l’organe de lutte contre le SIDA des Nations Unies, publie un nouveau rappot alarmant : la pandémie gagne du terrain, notamment en Chine, en Inde et en Europe de l’Est. L’occasion pour les journaux de faire le point sur la lutte contre cette maladie, qui touche de plus en plus de femmes.

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Continuer la lutte coûte que coûte
Continuer la lutte coûte que coûteImage : dpa

La tageszeitung évoque des chiffres qui font peur, avec près de 40 millions de personnes malades du SIDA dans le monde, soit une progression d’environ 3 millions en deux ans. Le journal indique aussi que, parmi les 3 millions de malades morts du SIDA cette année, 500 000 garçons et filles ont moins de quinze ans. Et, désormais, près de la moitié des personnes infectées par le VIH sont des femmes. Un phénomène qui va de pair avec l’oppression de la femme. Car souvent, les femmes n’ont pas la possibilité de dire « non » ou d’exiger le recours au préservatif lors les rapports sexuels. La taz rappelle que la zone la plus touchée par le SIDA demeure l’Afrique subsaharienne, avec près de 25 millions et demi de malades, en majorité en Afrique du sud. Même si c’est l’Asie qui enregistre la plus forte progression de la maladie, et qu’en Europe de l’Est, ça n’est pas brillant non plus, malgré la hausse constante des sommes allouées à la lutte contre le SIDA.

Die Welt

explique que le SIDA n’est plus l’apanage des prostituées et des homosexuels, que la propagation se fait à vitesse grand V. En Thaïlande, par exemple, 90% des premières infections ont eu lieu dans les maisons closes, mais les messieurs clients ont ensuite infecté à leur tour leurs épouses légitimes.

La Süddeutsche Zeitung titre sur le trio mortel qui empêche une lutte efficace contre la maladie : l’ignorance, l’oppression et la pauvreté. Le quotidien explique que le SIDA est entouré de légendes, telles que « On ne peut rien faire contre le SIDA ». C’est faux, estime le journal. Le SIDA n’a rien à voir avec un coup du destin. Car c’est l’Homme qui crée souvent les conditions propices à la progression du virus. Et s’il est heureux que de nombreux hommes politiques y compris africains, participent désormais aux campagnes d’information et de lutte, il ne faut pas relâcher les efforts, car la mort arrive plus vite à destination que les messages contre l’ignorance. À cela s’ajoute une donnée scientifique : le risque de contamination chez la femme est supérieur à celui chez l’homme. Pour combattre efficacement la maladie, conclut la SZ, les gouvernements devront donc d’abord déclarer la guerre à la pauvreté. Car c’est elle qui pousse des millions de femmes à se prostituer et à mettre leur vie en danger.

Pour finir un mot de la Pforzheimer Zeitung, qui écrit que celui qui croit encore que le SIDA est une épidémie qui ne touche que les homosexuels et les drogués a intérêt à se réveiller bien vite. Car le virus est aussi présent ici, « en plein milieu de la société bourgeoise hétérosexuelle », des pays dits développés.

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Louis Michel, commissaire européen au Développement, a profité de la publication de ce rapport de l’ONUSIDA pour annoncer la mise en place, dès l’année prochaine, d’un plan d'action européen, pour combattre le sida, le paludisme et la tuberculose.

Et en Afrique du sud, Nelson Mandela vient également de lancer une campagne, afin de recruter des bénévoles pour la lutte contre le sida dans son pays.