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Le silence règne sur la place Tiananmen

Ramata Soré4 juin 2014

25 ans après la répression de la place Tiananmen, les autorités chinoises interdisent toute commémoration. Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, l'armée réprimait un mouvement populaire qui réclamait plus de libertés.

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Des centaines de personnes ont manifesté à Hong Kong contre la répression, il y a 25 ans, de la place Tiananmen
Des centaines de personnes ont manifesté à Hong Kong contre la répression, il y a 25 ans, de la place TiananmenImage : PHILIPPE LOPEZ/AFP/Getty Images

Ce mouvement conduit par des étudiants, exigeait, entre autres, la liberté d'expression, et la démocratie. Mais, des milliers de soldats, appuyés par des centaines de chars, ont repris possession de la place Tiananmen que des jeunes et une partie de la population occupaient depuis sept semaines.

Aujourd'hui, même si l'on ignore encore le nombre de morts, certaines sources affirment que l'assaut de l'armée a fait plusieurs centaines voire milliers de morts.

Ma Shaofang, 76 ans, et étudiant à l'époque, se tenait au premier rang des manifestants. Il se souvient encore de cette nuit du 3 au 4 juin 1989:

«Nous avons crié " Non violence " et chanté l'Internationale. Les soldats se tenaient avec leurs baïonnettes en face de nous, et derrière nous, il y avait plus de dix mille personnes. Les soldats marchaient. Nous nous retirions petit à petit. Quand nous luttions pour obtenir des droits pour les citoyens, nous ignorions que le parti au pouvoir n'était pas du côté du peuple et traiterait ce même peuple, son propre peuple comme des ennemis. Aujourd'hui, j'ai perdu toute confiance dans le parti et le gouvernement.»

Une commémoration a eu lieu ce mercredi à Francfort, en Allemagne
Une commémoration a eu lieu ce mercredi à Francfort, en AllemagneImage : DW/Yutong Su

En effet, 25 ans après cette répression, toute référence aux événements de 1989 est interdite et censurée. Nombreux sont les jeunes chinois qui ignorent même ce pan de l'histoire de leur pays. D'ailleurs, pour prévenir toute tentative de commémoration, la police contrôle tout accès à la place Tian An Men : elle vérifie les identités aussi bien des Chinois et des touristes voulant y accéder.

D'ailleurs, à l'approche de ce 4 juin, selon Amnesty International, l'organisation internationale pour la défense des droits humains, au moins 66 personnes ont été placées en résidence surveillée ou placées à l'extérieur de Pékin. L'objectif ? Les empêcher de parler ou de commémorer cette répression du 4 juin 1989.