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Le sommet EUROMED

Christophe LASCOMBES29 novembre 2005

La presse allemande revient ce matin sur le résultat du sommet EUROMED : le « code de conduite commun » assez vague pour la lutte contre le terrorisme. Pour les commentateurs, malgré toute son importance sur le plan idéologique, ce résultat ne peut dissimuler l’ampleur de la tâche qui reste à accomplir pour la naissance d’un partenariat équitable sur les rives de la « Grande Bleue ».

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La "Mare Nostrum" des Romains : à la fois lien et frontière. Ses pays riverains doivent devenir de vrais partenaires pour surmonter leurs difficultés.
La "Mare Nostrum" des Romains : à la fois lien et frontière. Ses pays riverains doivent devenir de vrais partenaires pour surmonter leurs difficultés.

La Frankfurter Rundschau fait remarquer que si la commission juridique de l’Assemblée générale des Nations-Unies essaie en vain depuis cinq ans d’élaborer une définition admise par tous de ce qu’est le terrorisme, le sommet Euromed n’allait pas résoudre cette quadrature du cercle en une seule journée. L’objectif des organisateurs était donc beaucoup trop ambitieux.

Barcelone a révélé la véritable nature des relations européano-méditerranénnes, estime la Süddeutsche Zeitung. Les plus importants leaders du monde arabe de fait ont refusé d’affronter les questions des Européens sur la lutte contre le terrorisme, sur Israël, sur la démocratie et les Droits de l’Homme. Malgré tout, l’Europe, le Proche-Orient et l’Afrique du Nord n’ont pas le choix. Les intérêts des uns et des autres, que ce soit en termes économiques ou de sécurité, sont bien plus proches qu’on pourrait le croire après ce sommet.

Die Welt renchérit : la plupart des problèmes ne peuvent être résolus qu’ensemble. Le Maroc souffre de la pression migratoire en provenance de l’Afrique noire. La Tunisie aussi est menacée par le terrorisme. Et l’Algérie sait également ce que signifie la menace islamiste.

Et la Frankfurter Allgemeine Zeitung de confirmer cette analyse : pour qu’une offre de partenariat privilégié avec l’Europe soit attrayante, elle doit offrir une bonne partie des avantages économiques et financiers dont bénéficient les états-membres. L’UE ferait donc bien d’ouvrir plus largement son marché aux produits du pourtour méditerranéen. L’aide au développement durable est en effet le seul outil efficace contre les problèmes dramatiques que connaît de la rive nord-africaine de la Méditerranée.

Cependant, comme le précise la Tageszeitung de Berlin, le chantage qui consiste à coupler l’attribution des trois milliards d’euros annuels d’aides financières à un meilleur comportement politique de la part des bénéficiaires, témoigne d’un certain manque de tact. Si les relations commerciales se limitent seulement à renforcer les avant-postes de la forteresse Europe en Afrique du Nord, cela entache la réputation de tous les participants à ce processus. L’Europe devrait cesser d’agiter son carnet de chèques pour se faire entendre. Elle possède des arguments bien plus convaincants en faveur d’un partenariat méditerranéen, conclut le quotidien.