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Famine au Soudan du sud

La rédaction francophone
21 février 2017

Pour la première fois, le gouvernement de Juba a déclaré l'état de famine dans plusieurs zones du pays. Si le conflit qui ravage le pays a contribué à la situation, les catastophes naturelles jouent un rôle important.

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Äthiopien Dürre
Image : picture-alliance/dpa/M. Ayene

Le Kenya a déclaré l’état d’urgence national. Dans la moitié nord du pays, près de l'Éthiopie, plus de deux tiers des sources sont taries et de nombreuses  familles n’ont rien à manger depuis des semaines. Plus au Sud, en Tanzanie, la population dépendante de l’agriculture et du bétail est doublement frappée par la sécheresse, comme l’explique un éleveur de la région d’Arusha:  « Notre bétail, c’est notre seule sécurité, mais il perd de la valeur tellement il est amaigri. Pour toutes mes chèvres vendues je reçois un récipient de maïs. Et ce maïs, je dois encore le faire moudre. Pour ça aussi j’ai besoin d’argent ! » 

Indien Ahmedabad - Dürre
Image : Getty Images/AFP/S. Panthaky

La Somalie, le pays le plus touché 

D’après les Nations unies, plus de 40% de la population dépend de l’approvisionnement en denrées alimentaires. Des premiers cas de décès causés par la famine ont été enregistrés, en particulier chez des enfants. Des dizaines de milliers de familles quittent  leurs terres pour chercher de l’eau ailleurs. Beaucoup rejoignent l’Ethiopie, pourtant elle aussi frappée par la sécheresse. Même le Burundi, d’habitude « vert », est touché.  
Alors que de fortes précipitations causent des inondations dans le sud du Mozambique, la sécheresse envahit le centre et le nord. Les récoltes en pâtissent. En témoigne le paysan Emilio Paulo :  « Nous nous sommes d’abord nourris de pommes de terres et quand il n’y en a plus eu, nous nous sommes nourris de mangues. Mais maintenant il n’y a plus de mangues et on ne sait plus quoi faire. Nous n’avons vraiment plus rien ! » 

Afrika befürchtet Hungesnot
Image : picture alliance/dpa/epa/S. Morrison

Appel international 

Les gouvernements de l’Afrique de l’Est lancent un appel à l’aide internationale. Des sommes importtantes ont déjà été versées par les Nations Unies, les organisations internationales et le gouvernement kenyan. Abbas Gullet, secrétaire général de la Croix Rouge au Kenya, prévient que cela ne suffit pas: « Les kenyans s’entraident à présent de manière active. Nous disons : soyez bienveillants avec les Kenyans qui sont dans la nécessité. Si les Kenyans les plus avantagés donnent 3000 Schilling, soit près de 30 euros par mois, ça permet de nourrir une famille de cinq à six personnes. »   D'autres pays menacés

Dürre in Kenia
Image : picture alliance/dpa/Epa/D. Kurokawa

Selon les experts, la situation est aussi alarmante qu’en 2011 où  la famine a tué plus de 260 000 personnes, rien qu'en Somalie. Outre  la sécheresse, plusieurs pays d'Afrique font face à une invasion de chenilles processionnaires qui détruisent les récoltes. L'Agence des Nations unies pour l'Agriculture et l'Alimentation (FAO) a tenu une réunion extraordinaire jeudi à ce propos. Les pays concernés sont principalement la Zambie, le Zimbabwe, l'Afrique du Sud mais aussi le Ghana. La menace pèse également sur le Malawi, le Mozambique et la Namibie.