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Le « symbole » de Kiel

Yvon Arsenijevic21 mars 2005

La présidente sortante de l’État régional du Schleswig-Holstein, la sociale démocrate Heide Simonis, vient de jeter l’éponge après une défection dans son propre camp : une seule abstention qui lui coûtait la majorité dont elle devait bénéficier théoriquement au parlement régional. Le Schleswig-Holstein : un petit état dans le nord de l’Allemagne, mais ce qui se passe ces jours-ci à Kiel, sa capitale, aura de grands effets si l’on en croit la presse.

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Heide Simonis, présidente sortante du Land de Schleswig-Holstein
Heide Simonis, présidente sortante du Land de Schleswig-HolsteinImage : AP

« La chute » - la Frankfurter Allgemeine n’y va pas par quatre chemins pour évoquer une situation décrite par ailleurs en détournant le titre d’une célèbre pièce de Schiller : « intrigue et pas d’amour à Kiel » !

« Drôlement bien placé, le coup de poignard », renchérit la Hamburger Morgenpost : c’est profondément blessée que Heide Simonis quitte la scène politique.

Mais il y a plus grave, comme le souligne de son côté la Frankfurter Rundschau, c’est le symbole contenu dans l’échec de la coalition rouge-verte à Kiel. Vouloir nier ce symbole, estime notre confrère, serait aussi peu crédible que de tenter d’expliquer la crise qui secoue toute la coalition par un simple problème de communication.

Toute la coalition, c’est la majorité en place à Berlin, bien sûr, mais avant Berlin, il y a Düsseldorf, la Rhénanie-Westphalie, -: le « dernier bastion » de la coalition rouge-verte avant les élections générales de 2006 écrit la Braunschweiger Zeitung, et en cas de défaite, ce sont les jours du gouvernement de Berlin qui sont comptés, ajoute notre confrère de Brunswick. Une grande coalition, entre SPD ET CDU pourrait alors voir le jour. Elle pourrait même parvenir à s’imposer, au moins pour un temps, face aux pressions du patronat, des syndicats, des organisations sociales et autres associations de contribuables et faire avancer le pays. Mais le contraire est également possible, conclut notre confrère.

La Thüringer Allgemeine elle aussi pense qu’on en saura plus en mai, après le scrutin en Rhénanie-Westphalie. Et ce « plus » là, pour le journal d’Erfurt, ce devrait être la défaite des sociaux-démocrates dans leur fief de toujours. Alors, le chemin de Berlin serait libre pour Angela Merkel, la chef de file de l’opposition chrétienne démocrate.

À moins d’un gros accroc côté gouvernemental (genre frustration soudaine de Schröder ou échec de Fischer dans l’affaire des visas), la Rhein Neckar Zeitung ne croit pas non plus à une « grande coalition » en cas de changement de majorité à Düsseldorf : l’opposition chrétienne aurait alors une majorité suffisante au Bundesrat pour imposer ses vues.

Pour finir, toujours dans le registre « tout est possible et son contraire aussi », la Süddeutsche Zeitung estime que les querelles rouges vertes, si elles sont mises en exergue aujourd’hui à cause de l’affaire du Schleswig Holstein ne présagent en rien de l’issue du scrutin de 2006 et cela, pour une bonne raison selon le journal de Munich : en ce moment, le climat politique en Allemagne change tous les six mois.