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Le témoignage émouvant d'un refugié burundais

22 novembre 2016

Si un fait illustre bien le niveau de violation des droits humains dans ce pays, c’est celui d’un paysan arrêté un soir sur le chemin du retour des champs par des jeunes se réclamant du parti au pouvoir.

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Burundi Leben in Bujumbura
Image : Getty Images/AFP

"Eliface, le chef de la documentation à Kayanza m'a écrasé les testicules"

Meurtres, enlèvements ou encore tortures: la répression bat son plein au Burundi, selon le dernier rapport de la Fédération internationale des droits de l'homme. Un cas illustre bien le niveau de violation des droits humains dans ce pays. C’est celui d’un paysan arrêté un soir sur le chemin du retour des champs par des jeunes se réclamant du parti au pouvoir. Il a réussi à s’enfuir - mais avec des séquelles qu’il gardera pour toujours. Nous l’avons rencontré au Rwanda, dans une localité non loin de la frontière burundaise.

Burundi Bujumbura Polizisten steigen auf Fahrzeug
Image : Getty Images/AFP/Stringer

L'homme refuse qu'on indique le lieu de son refuge. Il a peur d'être repéré. Les douleurs sont encore vives et c’est les larmes aux yeux que le sexagénaire raconte son histoire. Lui qui a été victime de l’une des pires atrocités. Comme si les mots ne suffisaient pas pour décrire ce qu’il a vécu, il baisse son pantalon :

« Aujourd’hui, je n’ai plus de testicules... C’est le chef du service des renseignements de la province de Kayanza, Eliface lui même qui me tapait avec tout ce qu’il lui passait par la main. Il m’a donné des coups de pied sur les testicules. C'était mon petit déjeuner tous les matins. Et voyez mes testicules, il les a écrasés et ils ont été enlevés. C’était une torture très douloureuse. Mais il mettait dans ma bouche un caillou pour que je ne puisse pas crier. »

Un mois plus tard, la plaie est en voie de cicatrisation. Tito accuse les Imbonerakure, les jeunes du partir au pouvoir CNDD-FDD, de l’avoir arrêté et remis à des hommes en uniforme - des agents du service de renseigment.  

« J’ai été arrêté en compagnie de cinq autres personnes par des miliciens Imbonerakure avant d’être remis aux agents du service de renseignement de Kayanza. Les Imbonerakuré nous ont bien battus avant de nous remettre aux agents. Ils ont accusé d'appartenir à un groupe armé. » 

Des accusations graves que rejette Nancy Ninette Mutoni, elle-même Imbonerakure et chargée de communication du CNDD-FDD (écoutez l’audio).

Pour plus de détails, cliquez sur l'image pour écouter le reportage.