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Un traité pour relancer la machine européenne

Lucie Duboua-Lorsch
22 janvier 2019

À seulement cinq mois des élections européennes, Angela Merkel et Emmanuel Macron se sont retrouvés à Aix-la-Chapelle en Allemagne pour signer un nouveau traité de coopération franco-allemand.

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Angela Merkel und Emmanuel Macron unterzeichnen den neuen Elysée-Vertrag in Aachen
Image : Getty Images/S. Schuermann

Annoncé depuis le discours d’Emmanuel Macron à la Sorbonne en septembre 2017, son contenu n’a été dévoilé que mardi alors que la chancelière Angela Merkel et le président Macron viennent de le ratifier à Aix-la-Chapelle, en Allemagne. 


Malgré deux ans de préparation, le nouveau traité est jugé décevant par certaines personnalités. C’est le cas de l’ancien ministre des Affaires étrangères français, Jean Marc Ayrault, qui l’imaginait plus abouti.

"Ce n'est pas une révolution, on pourrait même dire qu'il n'est pas assez ambitieux. Il apporte un état d'esprit, il apporte une réaffirmation. Mais j'ai quelques regrets, notamment sur le cadre européen où j'attendais quelque chose de plus fort."

 

Un texte avec moins de portée 

 

Le Traité d’Aix-la-Chapelle n’a pas l’envergure de son prédécesseur, le Traité de l’Elysée, signé il y a 56 ans par le président de Gaulle et le chancelier Adenauer. Peu de nouveauté dans ce texte puisque de nombreuses mesures ne font que reprendre des pratiques qui existent déjà. 

Alors que le couple franco-allemand a toujours été la clé de voûte de l’Union européenne, et avec les élections européennes qui approchent, un tel traité semblait indispensable. C’est ce qu’a soutenu Emmanuel Macron à Aix-la-Chapelle.

"L'Europe ne survivrait pas à la désunion, elle mourrait. C'est la nouvelle responsabilité franco-allemande de l'Europe : de lui donner les outils de sa souveraineté en matière de défense, de sécurité ou d'accès à l'espace, en matière de migrations, de transitions écologiques et numériques."

Le couple franco-allemand sera-t-il en mesure d’ici mai de relancer la machine européenne ?

 

Rien n’est moins sûr car les difficultés sont nombreuses, comme l’a rappelé Angela Merkel.

"Le populisme et le nationalisme se renforcent dans tous nos pays. Pour la première fois, avec le Royaume-Uni, un pays quitte l'Union européenne. Dans le monde entier, le multilatéralisme subit des pressions, que ce soit dans le domaine de la coopération climatique, du commerce mondial, de l'acceptation des institutions internationales jusqu'aux Nations unies. C'est pourquoi nous avons d'abord besoin d'un engagement renouvelé de notre responsabilité au sein de l'Union européenne, de la responsabilité de la France et de l'Allemagne dans l'UE."

Face à un Brexit houleux, aux populistes de plus en plus nombreux, l’Europe a plus que jamais besoin d’un couple franco-allemand fort. Pourtant, jamais Angela Merkel et Emmanuel Macron n’ont été aussi politiquement affaiblis. Pour preuve, ce matin à Aix-la-Chapelle, ils ont été accueillis par des huées et quelques gilets jaunes.