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Le triomphe de la force discrète

Sébastien Martineau23 septembre 2013

Dans les kiosques allemands ce lundi, Angela Merkel est partout, souriante comme rarement. Et les journaux commentent longuement la popularité confirmée de la chef du gouvernement.

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Au siège de la CDU à Berlin, le 22 septembre
Pour la plupart des journaux, c'est bien la personnalité d'Angela Merkel qui a été plébiscitée, plus que son partiImage : Reuters

« Le plus grand triomphe de Merkel », titre la Bildzeitung. « La course triomphale de la chancelière », écrit Die Welt Kompakt. "Triomphe" est bien le mot de la journée.

Parmi les plus dithyrambiques, le Münchner Merkur qui affirme : la chancelière a pulvérisé l'opposition et ce d'une manière dont même les plus optimistes des conservateurs n'auraient pas osé rêver.

Telle une géante, la chef du gouvernement a dominé le gros de la troupe des figurants de la politique allemande. Et le journal se réjouit de voir que l'Allemagne reste un bastion de la stabilité au milieu d'un continent qui vacille.

Ce goût pour la stabilité est également souligné par Die Welt. Et à ceux qui pensent que l'époque des partis de masse est terminée, le journal répond que même en ces temps de bouleversement des valeurs, le parti conservateur prouve qu'il est encore possible d'obtenir le plus gros morceau du gâteau.

Une pancarte où l'on peut lire "Angie" pour l'Allemagne : 2005, 2009, 2013
2005, 2009 et 2013 : trois victoires pour "Angie" MerkelImage : Reuters

Pour la Süddeutsche Zeitung, le pouvoir de Merkel est arrivé à son zénith. C'est son triomphe, pas celui de son parti. Avec cette élection, on peut désormais parler d'une "ère Merkel", l'ère du "merkelisme", un style de force politique, où la force sait se faire discrète.

Angela Merkel maîtrise une vaste palette de rôles. Dans la crise de l'euro, elle a su jouer avec brio la ménagère du sud de l'Allemagne, qui sait tenir les cordons de la bourse. Et cela plaît à beaucoup d'Allemands. Elle fait du pouvoir une affaire banale, et cela aussi plaît.

La Frankfurter Rundschau se montre nettement plus critique à propos de celle qui se présente comme la "chancelière pour tous". Angela Merkel ne l'est pas, assure le quotidien. Pendant cette campagne, elle nous a expliqué que tout va bien pour "nous" et que cela va continuer. Mais ce n'est même pas une demi-vérité.

Plus de croissance, moins de chômage : c'est vrai. Ce qui est vrai aussi, c'est que rien n'a changé dans le scandaleux déséquilibre du partage des richesses. Les bas revenus, dont le salaire est encore plus faible qu'il y a 20 ans, sont bien loin du "tout va bien". Mais les perdants vont rarement voter.