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Le Yémen deux ans après

Jean-Michel Bos18 janvier 2013

Le 22 janvier 2011, l'ancien président Saleh cédait le pouvoir, après 30 ans de règne, à Mansour al-Hadi. Celui-ci veut mettre en place un dialogue national afin d'établir une constitution et organiser des élections.

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An anti-government protester shouts slogans at Yemeni police during a demonstration against President Ali Abdullah Saleh in Sanaa. 15.02.2011
Anti Regierungs-Proteste im Jemen SanaaImage : AP

C'est une tâche très compliquée que doit affronter le nouvau président Abd al-Rab Mansour al-Hadi : établir un dialogue national dont personne pour l'instant ne voit le moindre signe de commencement. Ce dialogue aurait dû être lancé à la fin 2012 mais désormais, cette grande consultation destinée à réunir les représentants des principaux partis et de la société civile ne devrait probablement pas débuter avant le printemps.

Il ne s'agit là que d'une première étape dans le lent processus qui pourrait conduire à la rédaction d'une constitution et la mise en place d'un code électoral. Autant dire que le chemin est encore long dans ce pays où la situation sécuritaire est extrêmement précaire et où le gouvernement central ne contrôle guère que les villes et les grands axes routiers. C'est ce qu'explique Tim Petschulat, le directeur de la Fondation Friedrich-Erbert au Yémen : "Il y a toujours des actes de sabotage comme de faire sauter des pipelines parce qu'une tribu locale n'est pas d'accord avec une décision du gouvernement ou bien parce que des membres d'une tribu sont en prison. Dans un tel contexte, il est difficile pour un gouvernement de réussir quoi que ce soit".

Chômage et pauvreté

A ceci s'ajoute l'emprise toujours bien présente du clan de l'ancien président Ali Abdallah Saleh. Celui-ci est toujours président du Congrès Général du Peuple, le parti au pouvoir. Son demi-frère, le général Mohamed Saleh al-Ahmar, est commandant des forces aériennes yéménites.

Enfin, la situation économique est catastrophique avec un taux de chômage officiel de 35%. Quant à la situation sanitaire, elle est préoccupante : le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU estime que la moitié de la population est sous-alimentée dans ce pays qui est l'un des plus pauvres du monde arabe.