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L'eau manque et le blé flambe

11 février 2011

La sécheresse en Chine risque de compromettre la récolte de blé du premier producteur au monde et d’aggraver la hausse des prix des produits alimentaires. Le gouvernement chinois et les Nations unies sont inquiets.

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Les prix mondiaux du blé ont augmenté de 35% au cours des trois derniers mois
Les prix mondiaux du blé ont augmenté de 35% au cours des trois derniers moisImage : picture alliance/dpa

Le gouvernement chinois est en train d'employer les grands moyens. Celui-ci a débloqué une enveloppe d'un milliard et demi d'euros pour combattre la sécheresse. Il s'agit d'un programme visant notamment à construire 1350 puits dans le nord-est du pays frappé par la sécheresse. Cette région est le grenier à blé de la Chine. Or, selon des informations données par le quotidien China Daily, c'est d’ores et déjà plus de sept millions d'hectares de blé d'hiver qui sont touchés. Sept millions d'hectares cela représente plus de 40% du total. « La sécheresse dans notre région est la pire que nous ayons connue depuis soixante ans. C’est même plus grave encore dans certains cantons ou on n'a pas connu une pareille situation depuis deux cents ans », explique Yang Zhende, fonctionnaire pour le gouvernement de la province de Shangdong, une des huit régions frappées par le manque d'eau.

Tensions sur le marché du blé

La sécheresse dans le Nord-est de la Chine devrait se poursuivre car aucune précipitation n'est attendue avant au moins une semaine. Un constat qui inquiète l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture : la FAO a estimé que la situation pourrait être critique car la Chine produit en temps normal assez de blé pour sa consommation intérieure. Si le pays devait en importer cela aggraverait la tension sur le marché du blé dont la tonne se négocie déjà à un niveau record de 319 euros. Les prix du blé ont augmenté de 35% depuis le mois de novembre.

Quant au riz, après être longtemps resté à l'écart de l'envolée des prix agricoles, sa cotation commence à s'emballer à son tour sur les marchés. Si ces tendances se confirment, on pourrait se retrouver face au scénario de 2008 avec des émeutes de la faim. Or, ce sont les prix des denrées alimentaires qui sont en partie à l'origine des soulèvements populaires en Tunisie et en Egypte. Un scénario qui inquiète au plus haut point Pékin et c'est ce qui explique les moyens engagés par le gouvernement chinois pour lutter contre la sécheresse.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Sandrine Blanchard