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Legida, Pegida... montée du populisme en Allemagne

Juliette Gramaglia13 janvier 2016

3.400 manifestants se sont rassemblés lundi soir à Leipzig, dans l'est de l'Allemagne, pour célébrer les un an de Legida, un mouvement populiste rattaché à Pegida qui se dit "contre l'islamisation de l'Occident".

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Image : Getty Images/AFP/T. Schwarz

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Le mouvement Pegida, dont Legida est une branche locale, a violemment manifesté samedi dernier à Cologne contre les réfugiés. Outre le thème des réfugiés, ces mouvements populistes sont aussi très critiques des élites politiques traditionnelles du pays. C'est ce qu'explique le chercheur Ruud Koopmans, qui travaille au centre de sciences sociales de Berlin, au micro de Juliette Gramaglia.

"En Allemagne, cette méfiance a beaucoup augmenté dans les années passées", explique Ruud Koopmans, "parce que la droite allemande - les chrétiens-démocrates de la CDU/CSU - et spécialement la CDU d'Angela Merkel a changé ses positions sur l'immigration en comparaison avec la situation d'il y a à peu près cinq ou dix ans. Et on a vu ça surtout dans la crise des réfugiés, où c'est bien connu qu'Angela Merkel a pris une position qui diffère des positions prises par d'autres gouvernements européens."

Le gouvernement allemand s'est coupé d'un partie de la population, qui exprimait des inquiétudes sur l'arrivée massive de réfugiés, dont beaucoup de jeunes hommes. En sous-estimant ces craintes, subirait-il maintenant un retour de flammes à travers le regain de manifestants Pegida et Legida, beaucoup plus nombreux et mobilisés ces derniers jours que les semaines précédentes ? "C'est pas seulement qu'ils ont sous-estimé, c'est aussi que des gens qui ont formulé des arguments comme ça, qui ont dit "est-ce qu'il n'y a pas aussi des risques?"étaient présentés comme s'ils étaient des populistes, ou même des extrêmistes", répond le chercheur en sciences sociales. "Et je pense que ça a beaucoup augmenté le soutien pour des mouvement comme Legida et Pegida."

Mais souvent, les manifestants Pegida ou Legida sont dépassés en nombre par leurs détracteurs. A Leipzig par exemple, lundi dernier, il y a avait plus de gens qui manifestaient contre la manifestation du mouvement Legida, que de gens qui manifestaient sous la bannière de Legida. Pegida et Legida seraient-ils alors des phénomènes minoritaires ? "Ce sont certainement des phénomènes minoritaires,", reconnaît Ruud Koopmans, "mais ce qu'on voit dans les derniers jours et les derniers mois - mais surtout dans les derniers jours - c'est une polarisation de la société : On est pour les réfugiés, ou on est contre les réfugiés, mais il n'y a pas de place pour une vraie discussion sur les avantages mais aussi les désavantages" de l'arrivée des réfugiés.