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L'Egypte rattrapée par le terrorisme

3 janvier 2011

Les violences contre les chrétiens d'Egypte sont l'un des sujets phares ce lundi dans la presse allemande. Les éditorialistes font le parallèle entre l'attentat d'Alexandrie et les attaques contre les chrétiens d'Irak.

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Au moins 21 personnes ont été tuées lors de l'attaqueImage : picture alliance/dpa

Quelques jours seulement avant le Noël orthodoxe, le 6 janvier, l'organisation terroriste Al-Qaïda a mis ses menaces à exécution, et ce au travers d'un acte d'atrocité comme l'Egypte n'en a pas connu dans son histoire récente, constate la Frankfurer Rundschau. Avec ce crime commis au nom d'Allah, ceux qui se considèrent comme des combattants de Dieu veulent attiser les tensions existantes entre les communautés religieuses, pour les amener à s'affronter ouvertement et ainsi déstabiliser l'Etat.

Hosni Mubarak Ägypten
Hosni Moubarak, 82 ans, dirige l'Egype d'une main de fer depuis 1981Image : AP

Et la Frankfurter Rundschau poursuit : ce qui était impensable il y a peu est désormais une réalité. Régulièrement, des slogans anti-chrétiens sont prononcés par certains musulmans lors de la prière du vendredi. Pourtant, ce qui vient de se passer à Alexandrie est d'une tout autre dimension. Et dans son intervention télévisée, le chef de l'Etat Hosni Moubarak a indirectement admis qu'après la vague terroriste des années 90, une autre vague pourrait prochainement frapper le pays.

Pour Die Welt, les images d’attentats à Alexandrie rappellent cruellement des massacres semblables en Iraq. Le gouverneur d’Alexandrie n’a pas hésité longtemps et a désigné Al-Qaïda comme responsable. Et il a ajouté que, selon lui, tout cela n’a rien à voir avec un conflit interreligieux.

Koptische Bibel
Les coptes représentent environ 10% de la population égyptienneImage : Julia Belke

En Egypte, explique Die Welt, c’est un automatisme, pour les politiciens et les forces de sécurité de minimiser la violence entre chrétiens et musulmans. On invoque parfois une dispute autour d’un terrain, parfois un conflit de voisinage – mais jamais la méfiance profonde qui existe entre la majorité des musulmans et les chrétiens coptes.

Enfin, à en croire la Süddeutsche Zeitung, l'attaque contre la messe de minuit est d'une nature bien différente des violences de Bagdad. L'Egypte n'est pas une zone de guerre. Les coptes sont la plus importante minorité chrétienne dans un pays du Proche-Orient. Si les chrétiens y sont menacés, il n'y a quasiment plus aucun endroit dans le monde arabo-musulman où ils pourront se sentir en sécurité. Cet attentat montre clairement une chose : le terrorisme islamiste est un phénomène qui n'épargne aucun pays arabe. Même pas l'Etat policier du président Hosni Moubarak.

Auteur : Sébastien Martineau
Edition : Marie-Ange Pioerron