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L'embarras de l'Union européenne vis à vis de la Turquie

Philippe Pognan
23 novembre 2016

Alors que l'on attend le vote du Parlement européen jeudi sur le gel du processus d'adhésion de la Turquie, le président turc Recep Tayyip Erdogan a estimé que ce vote était "sans valeur".

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Türkei Präsident Recep Tayyip Erdogan
Image : Picture-Alliance/dpa/S. Sunat

"Si de nombreux députés du Parlement européen souhaitent un gel du processus d'adhésion de la Turquie à l’UE, cette idée n’est guère approuvée par la plupart des chefs d’Etat et de gouvernement..." relève le quotidien régional Straubinger Tagblatt... Au lieu d’une telle gifle diplomatique, les dirigeants européens préfèrent une attitude plus opportuniste et poursuivre un simulacre de négociations avec Recep Tayyip Erdogan, afin que d’une part le pacte réglant l’accueil des  migrants en Turquie reste en vigueur et d’autre part que le régime  d’Ankara ne coupe pas tous les ponts avec l’Europe. Mais, face aux atteintes aux droits de l’homme en Turquie et au glissement de ce pays vers un système qui se distingue à peine d‘une dictature, cela est inconcevable! ", s’indigne le quotidien bavarois…

Belgien Federica Mogherini im EU-Parlament in Brüssel
Les trois principaux groupes politiques au Parlement européen, les conservateurs, les socialistes et les libéraux, ont réclamé mardi le gel des négociations d'adhésion de la Turquie avec l'UE en raison de la répression en cours depuis le coup d'Etat avorté de juillet.Image : DW/I. Koval


Le quotidien Handelsblatt, lui, ne voit qu’une solution: "L’Union européenne doit geler les négociations d’adhésion avec la Turquie. Et cela sans attendre qu’Ankara ne réintroduise la peine de mort dans le pays, mais immédiatement. L’UE se le doit à elle-même et à sa crédibilité vis à vis de ses citoyens", souligne l’éditorialiste.

Sur le même ton, la Süddeutsche Zeitung plaide aussi pour le gel des négociations avec Ankara et souligne que " L‘Union européenne ne peut laisser aucun doute quant au respect de ses propres valeurs fondamentales ! ".

 

Autre thème : le programme du futur président américain.

 

Si, entre-temps, Donald Trump a mis en sourdine certains de ses engagements de campagne, il a cependant confirmé vouloir retirer les Etats-Unis du TTP, le traité commercial transpacifique dès qu'il prendra les rênes du pays.

USA Donald Trump designierter Präsident
Donald Trump a atténué, voire annulé certaines promesses de sa campagne électoraleImage : picture-alliance/dpa/M. Reynolds

"Durant sa campagne, Donald Trump avait déjà clamé haut et fort qu’il ne donnerait aucune suite à ce traité commercial transpacifique, un traité pourtant déjà négocié et paraphé", rappelle la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Les autres pays signataires pouvaient déjà enterrer ce projet considéré comme l’un des piliers économiques de la stratégie d’Obama en Asie. Ils sont tout de même déçus; tous ceux qui ont dû surmonter de gros obstacles sur le plan politique interne pour parvenir à ce TTP doivent se sentir trompés (ou trumpés). Certes le Sénat américain n’a pas encore approuvé ce traité commercial transpacifique, ce qui fait qu’il n’est pas encore en vigueur. Mais c’est tout de même un coup violent, peut-être fatal, porté au commerce de libre échange dans la région la plus dynamique du monde", souligne le quotidien de Francfort.