L'envol de Pascal Siakam
31 mai 2019
Né à Douala il y a 25 ans, Pascal Siakam a grandi à Makénéné, localité située à une centaine de kilomètres au nord-est de la ville portuaire, et dont son père, Tchamo Siakam, en était le maire.
Contrairement à ses trois autres frères, Pascal Siakam n'était pas destiné à jouer au basket : à la base, son père voulait qu'il soit prêtre, pour "incarner le catholicisme dans sa famille", racontait en décembre 2018 la journaliste Jackie McMullan, qui travaille pour ESPN, l'un des plus grands médias sportifs au monde.
C'est donc à l'âge de 11 ans que Siakam commence ses études au Séminaire de Saint-André, situé à Bafia, non loin de Makénéné.
Mais quatre ans plus tard, il se rend compte que cela ne l'intéresse plus. Il se cherche une nouvelle voie.
Et puis, le destin se met en marche : Luc Mbah a Moute, joueur de basket qui évolue depuis plusieurs années en NBA, monte des camps d'entraînement durant l'été, dans l'objectif de découvrir de nouvelles pépites.
C'est ainsi qu'en 2009, Pascal Siakam est découvert par Mbah a Moute, tout comme un certain Joel Embiid.
La départ aux Etats-Unis
En 2010, à l'âge de 16 ans seulement, Siakam parcourt les Etats-Unis dans le but de se perfectionner.
De 2014 à 2016, il évolue en universitaire, avant de se présenter à la draft, où il est sélectionné par les Raptors de Toronto.
Au sein de la franchise canadienne, Siakam grandit tranquillement, à l'ombre. Et après deux saisons à se régler, l'ailier fort, qui mesure aujourd'hui 2,06m, laisse exploser tout son potentiel.
Il n'y a qu'à voir ses statistiques durant la saison régulière : 17 points, 7 rebonds et 3 passes par match en moyenne.
Pendant les playoffs, alors que son équipe des Raptors avait perdu ses deux premiers matchs en finale de conférence Est face aux Bucks de Milwaukee, il a été l'un des meneurs de la révolte du match 3, en inscrivant 25 points et en prenant 11 rebonds, permettant à son équipe de s'imposer 118-112 et de commencer à inverser la tendance.
Pour l'histoire
En cette fin de printemps 2019, Toronto et Pascal Siakam peuvent écrire l'histoire de la NBA.
Si Siakam est le premier Camerounais en finale NBA, Toronto est la première équipe canadienne présente à ce stade de la compétition.
L'aventure semble en tout cas bien partie puisque, cette nuit, les Raptors se sont imposés face à Golden State, le champion en titre, (118-109).
Et le Camerounais a livré une performance XXL avec 32 points inscrits, 8 rebonds pris et 2 contres effectués dont un très important dans les dernières minutes de la rencontre.