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Les 100 premiers jours au pouvoir d'Evariste Ndayishimiye

Antonio Cascais | Sandrine Blanchard
24 septembre 2020

Le nouveau président burundais est au pouvoir depuis juin. Pour l'instant, il ne s'est pas vraiment démarqué de son prédécesseur Pierre Nkurunziza.

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Burundi : prestation de serment d'Evariste Ndayishimiye en juin 2020
Burundi : prestation de serment d'Evariste Ndayishimiye en juin 2020Image : Tchandrou Nitaga/AFP

Le vendredi 25 septembre, cela fera 100 jours que le nouveau président du Burundi, Evariste Ndayishimiye est au pouvoir
Un compte rond qui est l’occasion d’un premier bilan, alors que le rapport des experts indépendants de l’ONU continue de pointer des violations des droits de l’homme dans le pays.

Dans la continuité

Thierry Vircoulon, chercheur à l'IFRI, résume ainsi le principal changement depuis l'arrivée d'Evariste Ndayishimiye: "Avant les élections, on niait au Burundi jusqu’à l’existence du virus. Ndayishimiye a changé cela." 

Les nouvelles autorités burundaises se réclament de l'héritage Nkurunziza
Les nouvelles autorités burundaises se réclament de l'héritage NkurunzizaImage : picture-alliance/AP Photo/B. Mugiraneza

Thierry Vircoulon dresse un premier bilan mitigé du début de l’ère Ndayishimiye, au pouvoir depuis le mois de juin dernier. Selon lui,  les nouvelles autorités s’inscrivent dans la droite ligne de Pierre Nkurunziza. D’ailleurs l’actuel président a fait toute sa carrière politique et militaire dans l’ombre de son prédécesseur:

"Evariste Ndayishimiye est une émanation de l’ancien régime, de l’actuel parti CNDD-FDD. Il a toujours soutenu la politique de répression de son prédécesseur Pierre Nkurunziza. Cette politique a été instaurée à l’époque, mais elle est toujours en vigueur."

En toute impunité

Les rapporteurs de l’ONU sur les droits de l’homme continuent de dénoncer les violations graves des droits humains par les autorités : près de 1.700 morts et 338.000 réfugiés partis en exil depuis 2015. 

Des violations "structurelles", érigées en système, comme le dénonçait la rapporteuse onusienne Françoise Hampson il y a quelques jours sur notre antenne. Et elle veut pour preuve du manque de volonté politique de mettre fin à l’impunité la désignation de trois ministres sous sanctions européennes ou américaines, car soupçonnés de crimes contre l’humanité.

Le bénéfice du doute

Jean-Jacques Wondo Omanyundu, chercheur au GRIP à Bruxelles, veut garder une part d’optimisme :

"Laisson-lui le bénéfice du doute et un peu de temps pour voir s’il peut vraiment faire avancer le dossier des droits de l’homme. En attendant, il faut rester sceptiques en tant qu’observateurs internationaux. Il faut voir quelles seront ses prises de position concrètes, notamment vis-à-vis des partis d’opposition." 

Pour ce qui est de la politique extérieure, le nouveau président burundais semble en tout cas miser sur un peu plus d’ouverture que son prédécesseur qui boycottait jusqu’aux rencontres sous-régionales. 
Il a toutefois refusé l’invitation de son homologue congolais récemment à se rendre au sommet quadripartite prévu à Goma. Le sommet a finalement été annulé.