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Les 100 premiers jours de Dlamini-Zuma

Sarah Steffen et Sandrine Blanchard22 janvier 2013

Le 15 octobre dernier, Nkosazana Dlamini-Zuma prenait la présidence de la Commission de l’Union africaine. Entre le Mali, la RCA, la Guinée-Bissau ou encore la RDC, le début de son mandat aura été émaillé de crises.

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ARCHIV - HANDOUT - Das Foto zeigt die Kommissionschefin der Afrikanischen Union (AU), Nkosazana Dlamini-Zuma bei einem Gipfel der AU in Addis Abeba am 16.07.2012. Bei ihrem Abflug nach Bamako betonte die frisch gekürte Kommissionschefin der Afrikanischen Union, Nkosazana Dlamini-Zuma, dass nun alles getan werden müsse, um «die Größe und territoriale Integrität» Malis wieder herzustellen. EPA/JACOLINE PRINSLOO/GCIS/HANDOUT HANDOUT EDITORIAL USE ONLY/NO SALES (Zu dpa 1308 vom 18.10.2012) +++(c) dpa - Bildfunk+++ pixel
Nkosazana Dlamini-ZumaImage : picture-alliance/dpa

C’est au titre de présidente de la Commission de l'UA que Nkosazana Dlamini-Zuma ancienne chef de la diplomatie sud-africaine dirigera les discussions du sommet de l’UA qui se tient cette semaine à Addis Abeba. En dépit des reproches fréquents formulés à l’encontre de l’Union africaine, qui peine à réagir rapidement aux bouleversements du continent, la cote de popularité de Dlamini-Zuma semble au beau fixe. Retour sur les 100 premiers jours d’une présidence mouvementée.

Une longue expérience diplomatique
A 63 ans et avec des années d’expérience en politique, Nkosazana Dlamini-Zuma est familière de la chose diplomatique. La désignation d’une Sud-Africaine, ex-épouse, qui plus est, du président Jacob Zuma, a certes fait grincer quelques dents, notamment en Afrique francophone. Mais de nombreux observateurs saluent désormais son pragmatisme politique, à l’instar d’Alex Vines. Il est directeur Afrique du groupe de réflexion britannique Chatham House :

« Déjà, au Caire, avec ses médiateurs et envoyés spéciaux, elle a compris que ni l’Union africaine, ni même les Nations Unies, n’étaient équipées pour faire face à la crise au Mali. Elle a donc soutenu l’intervention de la France dès qu’il a été clair que des djihadistes envisageaient de quitter le nord du Mali pour se diriger vers la capitale, Bamako. »

En Centrafrique, l’Union africaine a fait savoir aux rebelles qu'elle ne reconnaîtrait pas leur gouvernement. Dlamini-Zuma aurait aussi pesé en faveur de l'envoi par l’Afrique du sud de soldats sur place.

Flüchtlingselend im Kongo dauert an - Kongolesischer Soldat mit Kind A Congolese government soldier walks with his daughter on a road outside Sake, 27kms from the provincial capital of Goma, in the Democratic Republic of the Congo, 04 November 2008. The United Nations and international aid organization are fighting an uphill battle to get help to over 250,000 people that are thought to have been forced from their homes and villages. EPA/STEPHEN MORRISON +++(c) dpa - Bildfunk+++
Trouver des solutions aux crises du continentImage : picture-alliance/ dpa
Mali Bamako Treffen Oktober 2012
Avec Dioncounda Traoré, à Bamako, en octobre 2012Image : Reuters

Continuité politique
Pourtant, son arrivée en octobre ne représente pas de césure majeure, par rapport à son prédécesseur, Jean Ping. Explication de cette continuité politique, par Ulf Engel, professeur en études africaines, à Leipzig et Addis Abeba.

« Beaucoup de choses ne relèvent pas de ses compétences, elle ne peut y réagir qu’en suivant un programme préétabli. Et puis le degré d’institutionnalisation de l’UA est tel que les mécanismes se déclenchent tout seul. Mais elle a apporté un nouveau ton. »

Traiter les maux à leur racine

Gipfel Afrikanische Union Addis Abeba
Rassembler les Etats déchirés au sein de l'Union africaineImage : dapd

Les détracteurs de Dlamini-Zuma soulignent toutefois que l’attention accordée au volet « paix et sécurité » masque parfois les véritables causes des conflits en Afrique. Or, pour Mehari Maru, conseiller de l’UA, le temps presse.

« Si on ne fait que réagir aux conflits, on ne traite que les symptômes, au lieu de prendre le temps de chercher leurs causes profondes en Afrique. »

Mais avant d’apporter des réponses politiques et sociales pérennes aux populations du continent, Dlamini-Zuma devra remettre totalement en route son institution. Alors que l’UA a perdu un an à se déchirer, surtout entre pays anglophones et francophones, justement sur le choix de la personne à placer à la tête de la commission.