1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Les activistes congolais craignent pour leur vie

Julien Adayé
6 mars 2018

La peur gagne les responsables de la société civile congolaise depuis que les noms de 419 d’entre eux circulent dans les mains des responsables des renseignements généraux.

https://p.dw.com/p/2tnni
Kongo Lubumbashi Demonstration
Image : DW/P. Kasonde

"Nous sommes presqu'en exil dans notre pays" (Jonas Tshiombela, activiste congolais)

L’association africaine pour la défense des droits de l’homme (Asadho) a rendu publique un document qui est, selon elle, une liste de personnes recherchées par les services des renseignements généraux de la République démocratique du Congo. 

Cette liste aurait pour but de neutraliser les mouvements de protestation, déjà très actifs à travers le pays dans la perspective des élections prévues en fin d'année.

 

Jonas Tshombela, l’un des principaux activistes de la société civile congolaise qui craint pour sa sécurité vit caché depuis plusieurs semaines déjà.

"Nous craignons fort, déjà qu'il y a un mandat d’arrêt qui est lancé contre nous. Le ministre de la Justice l’a confirmé dans un point de presse, où il disait que nous sommes activement recherchés. Et là nous sommes effectivement en clandestinité depuis maintenant près de deux mois", raconte l'activiste. 

 

"Il y a de quoi nous inquiéter"

 

Depuis l'endroit où il se cache, Jonas Tshombela craint aussi pour la sécurité de sa famille et de ses proches qui reçoivent régulièrement la visite de personnes inconnues.

"Je n’arrive pas à voir ma petite famille, des visites intempestives sont organisées à longueur de journée par des personnes inconnues. Les enfants sont interpellés sans aucune raison en cours. Quand ça commence à toucher nos familles, il y a de quoi nous inquiéter", poursuit-il. 

Jonas Tshombela accuse les autorités congolaises de violer la constitution qui interdit de forcer un Congolais à l'exil. Pourtant lui et ses autres camarades sont contraints à un exil sur leur propre territoire.

"On dort avec l’idée de ne pas savoir ce qui peut arriver, mais avec notre détermination nous continuons à croire que nous devons être dans un état de droit. Là, nous sommes presqu'en exil dans notre pays, sans la liberté de mouvement reconnue par la constitution de la République", s'inquiète l'activiste. 

Pendant combien de temps encore durera ce jeu du chat et de la souris entre autorités et activistes congolais ? Nous avons tenté sans succès de joindre des membres du gouvernement de la RDC pour avoir leur version des faits.