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Les aveux en demi-teinte de l'Iran

14 janvier 2020

Les aveux tardifs de l'Iran dans le crash du Boeing ukrainien qui a fait 176 morts rappellent le vrai visage du régime.

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Des Iraniens rendent hommage à leurs compatriotes tués dans le crash.
Des Iraniens rendent hommage à leurs compatriotes tués dans le crash.Image : picture-alliance/dpa/Photoshot/A. Halabisaz

"Le scepticisme vis-à-vis de l'Iran est grand", commente la Frankfurter Allgemeine Zeitung qui estime qu'après le démenti puis le passage aux aveux sur le crash du Boeing ukrainien, "les dirigeants iraniens ont fortement perdu en crédibilité". 
Ce comportement "correspond à un régime qui mise sur la répression et la tromperie tout en réprimant la liberté d'expression". 
Alors le journal demande : "qui va encore être suffisamment naïf pour croire l'affirmation par l'Iran que le pays ne cherche pas à se doter d'armes nucléaires ?"
La Zeit Online se demande quant à elle comment la jeunesse vit ces tensions géopoliques à l'heure des réseaux sociaux et du commentaire en 280 caractères. 

Sentiment d'impuissance
"Pendant que les Etats-Unis et l'Iran s'enfonçaient dans la crise, les jeunes faisaient des blagues sur TikTok et Twitter. Est-ce parce qu’ils ne comprennent pas le sérieux de la situation ? 
"Non, c'est tout le contraire, répond le jeune et célèbre blogueur et youtuber allemand Rezo, pour qui l'humour exprimé sur les réseaux sociaux est plutôt la réaction sous forme de dérision au sentiment d'impuissance que vit une grande partie de la jeunesse. 
La lutte contre le changement climatique en est la meilleure illustration. "La seule chose sur laquelle nous pouvons compter est qu'on assiste à une destruction catastrophique de notre base vitale, que l'on peut seulement freiner si de vieux riches arrêtent enfin de détruire la planète." 
Politiquement aussi, les jeunes "ne connaissent pas le sentiment de contrôle ou qu'ils peuvent vraiment changer les choses".  Et ce manque de contrôle s'exprime par l'humour et la dérision.

Khalifa Haftar à gauche, Fayez al-Sarraj à droite
Khalifa Haftar à gauche, Fayez al-Sarraj à droite

Le conflit libyen discuté à Berlin
Un de ces conflits auxquels on assiste avec impuissance se déroule en Libye, où la signature d’un accord a finalement échoué. 
Le maréchal Khalifa Haftar a en effet quitté Moscou sans signer le cessez-le-feu accepté par son rival, le Premier ministre Fayez al-Sarraj. Une conférence va se dérouler dimanche à Berlin pour tenter de sortir de la crise.
"Faire la paix est parfois facile, tant qu'on n'y regarde pas de plus près", écrit la Tageszeitung, qui propose de s'intéresser "à ce qui est écrit en tout petit", comme à la fin d'un contrat. 
"Il n'y a pas de stratégie politique pour pacifier la Libye et la conférence de Berlin ne va pas faire naître un processus de paix. Ce ne sont pas Fayez al-Saraaj et le maréchal Haftar que l'on veut voir se serrer la main, mais Recep Tayyep Erdogan et Vladimir Poutine." 
Et le quotidien rappelle que l'on voit bien à quoi "ces arrangements" ont mené en Syrie.

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Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais