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Les banques dans le naufrage grec?

7 octobre 2011

La crise des dettes souveraines pourrait dégénérer en crise bancaire, hypothéquant ainsi les chances de reprise économique. La chancelière Angela Merkel a admis cette semaine qu’il faudra recapitaliser les banques.

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La chancelière Angela Merkel a déclaré mercredi à Bruxelles qu'il faudra un plan de recapitalisation
La chancelière Angela Merkel a déclaré mercredi à Bruxelles qu'il faudra un plan de recapitalisationImage : dapd

Au début de l’été, les Européens ont organisé des stress test de leurs banques. Les stress tests qu’est-ce que c’est ? Des tests de résistance afin de voir si les banques européennes sont en mesure de tenir le coup en cas de scénario catastrophe comme la faillite – de plus en plus probable – de la Grèce. En clair, il s’agissait de voir si les banques européennes ne sont pas trop exposées aux dettes souveraines c’est-à-dire si elles n’ont pas leurs coffres pleins d’emprunts grecs qui ne valent plus grand-chose.

Il s’agissait enfin de savoir si les banques européennes avaient un matelas de réserve assez important. « Pas de problème ! », ont répondu les tests : toutes les banques européennes, à l’exception d’une ou deux banques régionales espagnoles et allemandes, sont à l’abri de leur matelas. Mais ce que tout le monde présentait est aujourd’hui admis à demi-mots : ces stress tests ont été faits de manière « peu stressante » pour les banques. En clair : on a masqué la réalité de leur exposition un peu comme les Grecs ont masqué en leur temps le montant de leur dette. En conséquence, la chancelière allemande Angela Merkel a admis cette semaine qu’il fallait recapitaliser les banques, soit les doter d’un matelas plus épais pour encaisser les coups durs.

Le ministre grec des Finances, Evangelos Venizelos, a assuré mardi que son pays pouvait payer ses factures jusqu'en novembre
Le ministre grec des Finances, Evangelos Venizelos, a assuré mardi que son pays pouvait payer ses factures jusqu'en novembreImage : dapd

Serpent de la crise financière

Antonio Borges, le directeur Europe du Fonds monétaire International, a estimé que la recapitalisation des banques européennes pourrait coûter entre 100 et 200 milliards d’euros – ce qui représente une belle fourchette. Enfin, personne n’a encore répondu à la question qui chatouille tous les politiques : qui va payer ? A ce stade la réponse logique est : les Etats – par le biais du Fonds européen de stabilité financière (FESF) – c’est-à-dire les contribuables. Un FESF qui est appelé à devenir en quelques sorte un Fonds Monétaire européen. C’est donc le serpent de la crise financière qui se mord la queue : débutée en 2008 avec des banques au bord de la faillite, la crise a touché les Etats qui se sont encore plus endettés pour sauver les banques et aujourd’hui, ce sont ces mêmes Etats qui sont prêts à recapitaliser les banques.

Réunis lundi et mardi, les ministres des Finances de la zone euro ont fait ce qu’ils savent encore le mieux faire : ils n’ont pas pris de décision. Ils ont reporté aux semaines suivantes le versement d’une aide de 8 milliards d’euros indispensable à la survie financière de la Grèce. C’est cette absence de leadership qui est régulièrement critiquée en Europe et face à cela, la Commission tente de reprendre la main. Mais est-ce suffisant ? C’est la question que nous avons posée à Philippe Herzog, il est le conseiller du commissaire européen au Marché Intérieur, le Français Michel Barnier.

Un navire militaire turc croisant cette semaine au large des côtes chypriotes
Un navire militaire turc croisant cette semaine au large des côtes chypriotesImage : AP

Querelle du gaz à Chypre

Direction Chypre maintenant. Cette île de la Méditerranée est membre de l’Union européenne. Du moins une partie de son territoire puisque le territoire est scindé en deux et la partie Nord est occupée par les chypriotes turcs, soutenus par Ankara. En effet, le gouvernement turc ne reconnaît pas la République de Chypre et c’est un facteur de discorde essentiel qui ralentit les négociations d’adhésion avec l’Union européenne.

Or, voici qu’une histoire de gisement de gaz crée un regain de tension entre Chypre et la Turquie. Une querelle du gaz en Méditerranée orientale qui va jusqu’à la mise en état d’alerte de navires militaires côté turc. En effet, Ankara semble prêt à tout pour empêcher Chypre d'exploiter ses ressources énergétiques.

Les explications à Chypre avec notre correspondant Michel Picard.

Auteur : Jean-Michel Bos

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