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Les Birmans dans la rue contre le coup d'Etat

Hugo Flotat-Talon | Avec agences
8 février 2021

Des milliers de personnes ont encore manifesté ce lundi. Les militaires menacent.

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Manifestation en Birmanie
La vague de contestation est inédite dans le pays depuis 2007Image : AFP/Getty Images

Comme hier, comme avant-hier, des milliers de personnes sont descendues dans les rues birmanes ce lundi. Toutes opposées au coup d'Etat de la semaine dernière. "Nous voulons qu'Aung San Suu Kyi et le président Win Myint soient libérés rapidement", résume un homme, masque contre la Covid-19 sur le nez.

Des menaces

Mais alors que les défilés se multiplient depuis trois jours, la loi martiale a été décrétée dans plusieurs villes du pays. Ce lundi aussi, et pour la première fois, des canons à eau ont été utilisés contre la foule. Et sur les écrans de télé birmans, la chaine d'Etat diffuse désormais des menaces. "Des actions doivent être prises contre les infractions qui troublent, empêchent et détruisent la stabilité de l'Etat", a dit un présentateur. 

Le commandant en chef de l'armée, Min Aung Hlaing, s'est exprimé pour la première fois depuis le coup d'Etat, invoquant de nouveau "des fraudes électorales" lors des législatives de novembre pour justifier son putsch. Aung San Suu Kyi, elle, est toujours détenue dans un lieu inconnu depuis son arrestation. 

Pression internationale

Ce lundi l'Union européenne et vingt autres membres du Conseil des droits de l'homme ont demandé une réunion d'urgence pour évoquer cette question. Dimanche, le Pape François est aussi monté au créneau lors de la messe dominicale au Vatican, demandant la libération des dirigeants politiques. Et les Etats-Unis avaient, dès la semaine dernière, fait planer la menace de sanctions. Mais l'armée birmane peut généralement compter sur le soutien de Pékin et Moscou. 

Selon l'association d'assistance aux prisonniers politiques sur place, citée par l'Agence France Presse, plus de 150 personnes ont été interpellées ces derniers jours et sont toujours en détention.