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Les attaques installent la psychose dans le nord du Burkina

Wendy Bashi
10 octobre 2018

Depuis le début du mois d’octobre quatre attaques terroristes ont été perpétrées dans les régions du nord du Burkina Faso à la frontière avec la Mali et le Niger.

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Burkina Faso Särge von Soldaten in Ouahigouya
Image : DW/Wendy Bashi

Du 03 au 04 octobre, sept éléments des forces de l’ordre sont morts dans le nord du pays, respectivement à Inata et Titao, pendant qu’à l’est, sept autres éléments ont  également trouvé la mort dans les localités de Pama et Gayeri. Toutes ces attaques participent à installer la psychose au sein de la population burkinabè.  

Au cimetière de Ouahigouya, debout, la mine serrée, Alassane Kere ne peut retenir ses larmes. Son petit frère Ali Kere fait partie des policiers qui sont morts lors de l’attaque de Titao.

"Mon petit frère Kere Ali qui était en service à Titao, il a perdu la vie dans une attaque terroriste, vraiment que les autorités trouvent les moyens pour nos forces de l’ordre sur le terrain, quelque soit leur bonne volonté c’est compliqué. Même si le gouvernement doit s’endetter pour les aider qu’il s’endette. En ce moment cela se passe en province, les populations vont abandonner les lieux et se retrouver à Ouagadougou et cela risque de devenir compliqué pour tout le monde", raconte Alassane. Celui-ci estime que le gouvernement doit tout mettre en place pour mieux équiper les forces de l’ordre. 

Abandonner son village, c’est ce qu’a fait Marie-Pierre Nyampa cette mère de cinq enfants qui vit à Ouahigouya depuis l’attaque du 20 aout à Sollé. "A la première attaque j’étais à Sollé, depuis le 22 aout je suis à Ouahigouya pour plus de sécurité, c’est dans ce même cadre qu’on nous a parlé de la seconde attaque le 05 au soir, les ennemis sont inconnus, tous les jours nous vivons dans la peur parce qu’on ne sait pas d’où viendra l’ennemi. C’est notre plus grande peur", explique Marie-Pierre. Inquiète, elle ne sait pas quand elle va pouvoir rentrer chez elle. Elle craint également pour la vie de son fils qui est policier.

Burkina Faso Kind in einem Flüchtlingslager
Image : picture-alliance/dpa/H. Fohringer

Une peur qui s’installe lentement mais sûrement aussi bien en province qu’à Ouagadougou la capitale. Interrogé sur les récentes attaques de Titao, le maire de Ouahigouya n’a pas souhaité s’exprimer pour des raisons de sécurité.