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Les citoyens attendent plus de la COP25

9 décembre 2019

Militants écologistes, associations, ONG ou particuliers se mobilisent à Madrid pour rappeler l'urgence climatique aux dirigeants politiques. Ils appellent notamment à oser changer de système économique.

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Spanien Klimastreik COP25 in Madrid
Image : AFP/G. Bouys

COP25/Protest - MP3-Stereo

La COP25 entre dans sa deuxième et dernière semaine à Madrid. Les négociations sur le climat ne progressent guère. Or pour changer les choses, les scientifiques et les ONG préconisent une révision profonde du système économique mondial, mais les responsables politiques y sont réticents.

Alors la protestation s'organise aux abords de la COP25 et au sein de la conférence. 

La "transition juste" vers une économie qui consomme moins de carbone ne peut se faire qu'en sortant totalement des énergies fossiles comme le pétrole ou le charbon.

Sur ce constat, tout le monde est d'accord. Les mots du Secrétaire général de l'ONU ou de la Secrétaire générale de l'ONU Climat ne laissent pas de place au doute quant à la gravité de la situation.  

"Ce que nous disent les scientifiques est clair. Nous faisons face à une urgence climatique et nous approchons des points de non-retour. Nous devons agir urgemment", a rappelé Patricia Espinosa, la cheffe de l'UN Climat.

L'objectif premier de la COP25 est d'avancer, d'ici au 13 décembre, sur les engagements de l'Accord de Paris, c'est-à-dire limiter le réchauffement climatique en-dessous de 2°C, voire 1,5°C.

Cop25 Madrid Gandhi
Au pavillon de l'Inde à la COP25, une citation de GhandiImage : picture-alliance/NurPhoto/J.C. Lucas

La meilleure façon d'agir 

C'est sur les façons d'y arriver que les points de vue divergent.

L'ONG Greenpeace s'inquiète de ce que les gouvernants ont trop souvent "peur" de se mettre les multinationales à dos et de provoquer la colère des employés des secteurs de l'industrie, de l'énergie, de l‘agriculture ou des transports, particulièrement polluants.

Alors ils brandissent la menace sociale pour excuser leur manque d'ambitions écologiques.

Une catastrophe se profile

Le groupe Extinction Rebellion a une vision catastrophiste de la situation. Tarik Peudon est l'un de ses militants. Il a peur de l'accumulation des gaz à effet de serre dans l'atmosphère:"Nous commençons déjà à perdre de nombreuses espèces, on est en plein dans la sixième extinction de masse. Chaque jour, des espèces disparaissent, c'est absurde !"

Souvent, les manifestations sont joyeuses, même si le sujet est grave. 

Joan, par exemple, vit à Madrid, mais elle est Australienne. Elle en appelle à la créativité des protestataires, après avoir "signé des pétitions, organisé des marches, envoyé des courriers aux responsables politiques".

Devant les échecs de ces tentatives, elle préconise de passer à la vitesse supérieure: "Ce qui nous reste maintenant, c'est la désobéissance civile, dit-elle. C'est ce qu'on a prôné sur la Gran Via de Madrid, avec une flashmob. Tout le monde s'est mis à danser, l'énergie est incroyable. Nous réclamons de vraies actions contre le changement climatique".

Greta Thunberg COP25
Greta Thunberg, initiatrice du mouvement Fridays for FutureImage : Getty Images/AFP/C. Quicler

Les jeunes mobilisés autour du FFF

Et puis il y a les jeunes qui se mobilisent dans le cadre du mouvement "Friday For Future", l'action planétaire lancée par Greta Thunberg.

Comme Angela Valenzuela, du Chili, ou Nakabuye Hilda Flavia, de l'Ouganda. [Ces deux jeunes femmes ont] donné une conférence de presse aux côtés de la célèbre Suédoise pour faire entendre leurs revendications.

"Nous n'avons pas peur, déclare Angela Valenzuela, nous continuons à inonder les rues, quitte à risquer notre vie. Nous inventons vraiment notre avenir et repoussons les limites au maximum. Le Chili s'est réveillé et le reste du monde est aussi en train de se réveiller aussi", veut-elle croire.

Spanien Demonstranten auf der Klimakonferenz in Madrid
Manifestantes à MadridImage : DW/I. Banos Ruiz

Du rêve au cauchemar

Nakabuye Hilda Flavia en veut aux pays développés qui "devraient avoir honte d'eux-mêmes quand ils comparent leurs émissions de CO2 avec celles de l'Afrique".

Emue, la jeune femme lance aux dirigeants des pays riches: "Vous avez des rêves, mais nous aussi, nous en avons, sauf qu'ils ont tourné au cauchemar".

Interview de Richard Munang

Tout aussi déterminée, Zozo, huit ans, est venue d'Allemagne avec ses parents . Elle s'est enchaînée à un mât sur le site de la COP25, et s'indigne"des gens qui meurent" et de ceux qui "doivent quitter leur maison" à cause du réchauffement climatique.

Et les multinationales dans tout ça?

Une présence a suscité la colère des militants écologistes à Madrid : celle de grands groupes énergétiques, qui exploitent les énergies fossiles. Ou d'autres multinationales, comme Suez ou Santander, dont certaines sponsorisent la COP. 

Jenny est venue elle aussi exprès d'Allemagne pour dénoncer l'inaction des politiques et le marketing écologiste mensonger des entreprises:

"Nous sommes venus parce que ça fait 25 ans que rien n'est fait et qu'il n'y a aucun résultat probant. Nous manifestons en tant que citoyens, on en a marre du greenwashing. Nous voulons des décisions politiques, maintenant, pour répondre à l'urgence climatique".

L'un des reproches faits par les manifestants à la Convention climat de l'ONU (CCNUCC) : elle n'a prévu aucune régulation pour éviter les conflits d'intérêts.