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Les défis qui attendent Touadéra en RCA

Georges Ibrahim Tounkara
19 janvier 2021

Réélu pour un nouveau mandat de cinq ans, le président Touadéra doit faire face à des groupes armés et aux attentes sociales.

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CENTRAL AFRICAN REPUBLIC-BANGUI-ELECTIONS-CAMPAIGN
Image : Andr.B/Xinhua News Agency/picture alliance

Faustin Archange Touadéra va rempiler à la tête d’un pays déjà déstabilisé depuis huit ans par les groupes armés qui contrôlent les deux tiers du territoire national. 

Sa réélection à l’issue du scrutin du 27 décembre 2020 est contestée aussi bien par l’opposition démocratique que par les groupes armés qui menacent de le renverser.

Des partisans de Faustin Archange Touadéra célebrant sa victoire
Des partisans de Faustin Archange Touadéra célebrant sa victoireImage : Nacer Talel/AA/picture alliance

Pour Richard Moncrieff, chargé de l'Afrique centrale à l'International crisis group (ICG), le premier défi qui se pose au président Touadéra est celui de la réconciliation. "Tout d’abord, il y a la nécessité de parler avec l’opposition démocratique qui a des griefs avec les élections qui viennent de se dérouler. Deuxième grand chantier, c’est sa position vis-à-vis des groupes armés qui sèment le chaos dans le pays. Il sera difficile pour lui de discuter avec ces groupes qui ont formé une nouvelle rébellion en décembre mais il est nécessaire de discuter avec eux vu leur force de nuisance. Autre question liée à cela, c’est l’avenir de François Bozizé", estime le chercheur.

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Touadéra se pose en rassembleur

Kag Sanoussi est le président de l'Institut international de gestion des conflits. Pour lui, le président Faustin Archange Touadéra doit redonner la paix aux Centrafricains :"Pour que la population puisse vivre convenablement des richesses du pays, pour que l’école puisse bien fonctionner ainsi que la santé, nous pensons que la paix est à ramener et que la Centrafrique puisse sortir définitivement des problématiques dans lesquelles elle s’est embourbée depuis une trentaine d’années maintenant."

Dans l’allocution qu’il a prononcée ce lundi, peu après la confirmation de sa victoire par la Cour Constitutionnelle, Faustin Archange Touadéra s’est présenté en rassembleur. "Au lendemain de mon investiture, nous allons poursuivre la réconciliation nationale afin de décrisper le climat politique pré et post-électoral", a déclaré le président centrafricain.

Faustin Archange Touadéra a été déclaré vainqueur de la présidentielle avec 53.92% des voix
Faustin Archange Touadéra a été déclaré vainqueur de la présidentielle avec 53.92% des voixImage : Florent Vergnes/AFP/Getty Images

Normalisation avec les voisins

Autre défi à relever selon Richard Moncrieff, celui de la normalisation des relations avec certains pays voisins, notamment le Tchad. "Nous avons vu ces derniers mois que le gouvernement de Touadéra a fait appel à des voisins lointains comme la France, la Russie, le Rwanda ou l’Angola. Les rapports diplomatiques avec le Tchad et le Soudan sont au plus bas. Des membres du gouvernement ont accusé le Tchad de soutenir la nouvelle coalition rebelle en Centrafrique. Je pense qu’il est important pour le gouvernement centrafricain d’avoir de bonnes relations avec ses voisins du nord comme du sud", explique Richard Moncrieff.

Malgré ses richesses en diamants et en bétail, la Centrafrique était en 2019 classée 188e sur 189 pays dans l'Indice de développement humain du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Environ 71% des 4,9 millions d'habitants vivent sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle