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Les Etats-Unis "finalement pas si seuls" face à la Russie

5 décembre 2018

La presse allemande commente l'ultimatum lancé par l'OTAN à la Russie, accusée de fabriquer des missiles pourtant interdits par un traité de non-prolifération.

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NATO Gipel in Brüssel
Image : Reuters/Y. Herman

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo arbore un large sourire en posant à côté du chef de l'OTAN.  La Süddeutsche Zeitung et la Frankfurter Allgemeine Zeitung ont choisi la même photo pour illustrer la satisfaction des Etats Unis. 

Car l'Alliance transatlantique a décidé de donner 60 jours à la Russie pour que Moscou s'explique sur le non-respect du FIN, un traité américano-russe qui bannit depuis plus de 30 ans les missiles nucléaires à portée intermédiaire.

"Finalement pas si seul", titre le grand quotidien de Francfort. Washington peut en effet désormais compter sur un soutien clair et sans ambivalence de l'Alliance, alors que les Etats-Unis accusent Moscou depuis des années de fabriquer illégalement ce genre d'armes et que Donald Trump menace de claquer la porte d'un traité qui protège surtout l'Europe.

Changement de ton donc au siège de l'OTAN à Bruxelles où, jusqu'à présent, on avait pris l'habitude de dire que la violation par Moscou de ce traité était "possible ou plausible", précise la Frankfurter Allgemeine Zeitung. 

Si Moscou ignore cet ultimatum de l'OTAN, écrit la Süddeutsche Zeitung, "l'Alliance pourrait par exemple réagir en augmentant ses capacités anti-missiles en Europe".

Mais la Zeit Online rappelle sur son site que des membres de l'OTAN comme l'Allemagne craignent que la fin du traité soit un "signal fatal qui pourrait relancer une nouvelle course à l'armement".

Les pourparlers doivent se tenir au château Johannesberg près de Stockholm
Les pourparlers doivent se tenir au château Johannesberg près de StockholmImage : picture alliance/DPR/TT/J. Henriksson

Les armes toujours, au Yémen cette fois, avec peut-être l'espoir de les faire taire. Les rebelles houthis et le pouvoir se retrouvent depuis ce mercredi en Suède près de Stockholm, sous l'impulsion de l'ONU. 

"C'est la pression internationale sur l'Arabie Saoudite (ndlr : qui dirige la lutte contre les rebelles Houthis) qui a rendu ces négociations possibles", estime die tageszeitung"L'architecte de la guerre au Yémen, le prince saoudien Mohamed Ben Salmane, se retrouve dos au mur depuis l'assassinat de l'opposant Jamal Khashoggi." 

Pour le quotidien, les discussions "reprennent à zéro, et c'est justement en cela qu'il y a de l'espoir." Après presque quatre années de conflit, "même le plus petit des progrès serait un succès"

Enfin, la presse allemande se penche sur la bataille pour la direction de la CDU, passage quasi obligé pour accéder à la chancellerie. Vendredi, Angela Merkel va céder les rennes du parti qu'elle dirige depuis 18 ans.

Wolfgang Schäuble va soutenir l'expert en finances Friedrich Merz
Wolfgang Schäuble va soutenir l'expert en finances Friedrich MerzImage : picture-alliance/AP Photo/M. Meissner

Deux candidats, Friedrich Merz et Annegret Kramp-Karrenbauer font la course en tête. Et voilà que, coup de tonnerre, Friedrich Merz peut désormais compter officiellement sur le soutien de Wolfgang Schäuble, président du Bundestag allemand, ténor des conservateurs. 

Wolfgang Schäuble a accordé une interview fleuve à la Frankfurter Allgemeine Zeitung pour dire tout le bien qu’il pense de Friedrich Merz. "Schaüble prend sa revanche, commente de son côté la Süddeutsche Zeitung. Puisqu'il n'a pas pu être chancelier, il veut au moins devenir faiseur de chancelier". 

Sa revanche, car Friedrich Merz n'est pas le poulain d'Angela Merkel, qui miserait sur Annegret Kramp-Karrenbauer pour lui succéder. 

Son portrait est à lire dans die tageszeitung. Si aux yeux des Allemands, AKK comme on l’appelle, serait mois compétente que Friedrich Merz en matière économique, Annegret Kramp-Karrenbauer leur serait plus “sympathique, terre-à-terre et crédible“. Voilà qui lui vaut notamment le surnom d"Annegreat", selon le quotidien.

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais