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Les Etats-Unis rompent le dialogue avec les talibans

9 septembre 2019

Donald Trump a créé la surprise en rompant les négociations de paix engagées depuis plus d'un an avec les insurgés.

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Donald Trump
Image : Getty Images

Après une récente série d'attentats en Afghanistan, Donald Trump a annoncé ce week-end sur twitter vouloir mettre fin aux pourparlers avec les talibans alors que les négociations de paix semblaient proches d'aboutir à un accord. Le président américain a ainsi annulé une rencontre prévue avec les chefs des insurgés à Camp David. Le choix de ce lieu hautement symbolique pour organiser une telle rencontre était resté secret jusqu'au tweet du patron de la Maison Blanche.

"Imaginer des talibans barbus siroter un thé sur la terrasse de Camp David peu avant les commémorations annuelles du 11 septembre, voilà qui aurait semblé bizarre pour beaucoup d'Américains", note la Süddeutsche Zeitung. Pour le journal, "beaucoup doutent que Trump aurait pu obtenir une paix durable lors de cette rencontre spectaculaire sur le sol américain. Le risque était grand de voir Donald Trump, qui est déjà en campagne électorale, conclure un deal dont les conséquences auraient été imprévisibles."

Inclure Kaboul dans les négociations

Si le milliardaire veut prouver à sa base électorale qu'il est capable de faire rentrer les troupes à la maison, "les conditions de base pour atteindre cet objectif ne sont pas réunies." La SZ en veut pour preuve que "les talibans ne cachent pas leur volonté de reprendre les pleins pouvoirs à Kaboul."

Pour la Frankfurter Rundschau, la raison invoquée par Trump pour rompre le dialogue ne tient pas debout. "Il y a sans cesse eu des attentats lors des 14 derniers mois", commente le quotidien, qui se demande "si cette rupture n'est pas davantage un aveu des Américains que marginaliser le gouvernement légitime afghan était une erreur", puisque que le pouvoir à Kaboul n'a quasiment pas été inclus dans les discussions. "Mais voilà une chose que Trump n'avouerait jamais." Quoi qu'il en soit, même au dernier moment, il était juste d'"ouvrir le parachute". "Mais les négociations de paix avec les Talibans doivent se poursuivre. En revanche, il faut établir des conditions. Les insurgés doivent réussir à imposer un cessez-le-feu dans leurs propres rangs et accepter le gouvernement de Kaboul comme partie prenante aux négociations."

Echanges de prisonniers

Le chemin vers la paix, mais à l'Est de l'Ukraine cette fois. L'autre journal de Frankfort commente l'échange de prisonniers ce week-end entre la Russie et l'Ukraine. "A Kiev, Berlin, Paris et Washington, on parle d'un premier pas vers la paix", note la Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui estime néanmoins que "malheureusement, rien ne porte à croire que l'on va effectivement dans ce sens." Le journal s'explique : "la condition préalable est que la Russie opèrent un changement dans sa politique, ce qui n'est pas visible.

L'Ukraine et la Russie ont échangé 70 prisonniers.
L'Ukraine et la Russie ont échangé 70 prisonniers.Image : DW/L. Rzheutska

" Malgré "les images émouvantes" de l'échange des prisonniers, "le geste de Moscou n'était pas humanitaire, mais une poursuite de la politique de chantage de la Russie. Vladimir Poutine a fait peu de concessions et obtenu beaucoup en retour. Car sur les 35 Ukrainiens qui ont eu le droit de retourner dans leur pays, 24 auraient dû être libérés depuis bien longtemps si Moscou avait respecté les droits de l'homme." Pour la FAZ, "ce serait une victoire pour Poutine, si les Occidentaux se laissaient vraiment bercer par l'illusion de pouvoir de cette manière, se rapprocher de la paix en Ukraine". Il n'y a ainsi aucune raison pour que l'Allemagne et la France "abandonnent leur ligne dure vis-à-vis de Moscou".

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais