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Les européennes, test pour les législatives en Allemagne

Aude Gensbittel8 juin 2009

Les élections européennes font les gros titres des journaux allemands. Un scrutin marqué par une faible participation.

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Peu d'Allemands se sont déplacés pour voter aux élections européennes de dimanche.Image : AP

En Allemagne, les conservateurs du parti d'Angela Merkel sont arrivés en tête malgré un score en baisse, les sociaux-démocrates du SPD sont eux les grands perdants du vote. Les Verts et les libéraux du FDP dépassent chacun la barre des 10%.


Europawahl 2009 Franz Müntefering
Déception de Franz Müntefering, président du SPD, face aux résultats de son parti.Image : AP

Le SPD en faillite, titre la Tageszeitung, qui publie en première page une photo du vice-chancelier social-démocrate Frank-Walter Steinmeier l'air abattu et songeur, les mains jointes devant lui. La légende : pour les législatives, seule la prière peut encore aider.


Il serait naïf de croire que le peu de citoyens qui sont allés voter l'ont fait à cause d'un réel engagement politique européen, écrit die Welt. Il s'agissait avant tout d'un scrutin test au niveau national, comme l'a montré par exemple la débâcle du parti travailliste en Grande-Bretagne. En Allemagne aussi, on tâtait le terrain avant les législatives qui auront lieu dans quelques mois. Et le fait que les conservateurs de la CDU aient certes subi des pertes, mais surtout que les sociaux-démocrates aient obtenu un résultat catastrophique est vraiment une surprise.


Europawahl 2009 Bundeskanzlerin Angela Merkel
La chancelière conservatrice Angela Merkel donne sa voix lors du scrutin de dimanche.Image : dpa

Pertes pour la CDU, débâcle pour le SPD, titre la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Si les élections européennes en Allemagne doivent donner une idée du comportement des électeurs pour les prochaines législatives, alors on peut être sûr que la crise économique et financière n'a pas renforcé les extrêmes. En temps de crise, les Allemands ne se tournent ni vers l'extrême gauche, ni vers l'extrême droite. En ce qui concerne la perspective européenne, écrit le journal, à peine plus d'électeurs que lors du dernier scrutin ont jugé nécessaire d'aller voter dimanche et de remédier ainsi au déficit démocratique de l'Union européenne.


On ne doit pas expliquer cette abstention uniquement par le désintérêt de la population, estime de son côté la Frankfurter Rundschau. Il y a aussi des raisons historiques, des raisons liées au système, mais surtout des raisons politiques. Et ce sont les partis et leurs candidats qui en sont responsables. Le sentiment d'éloignement de l'Europe est principalement dû au rapport de la politique nationale avec l'Union, un mélange de lâcheté et d'hypocrisie. Si quelque chose réussit en Europe, alors c'est grâce aux gouvernements qui ont défendu les intérêts nationaux lors d'un sommet. Si quelque chose va de travers, alors c'est la faute de l'Europe, cette structure complexe et souvent énervante, à laquelle on appartient par la force des choses, sans pouvoir vraiment y faire quelque chose.