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Baisse des salaires contestée au Gabon

Gérauds Wilfried Obangome
11 juillet 2018

Un groupement de syndicats a tenu une assemblée générale à Libreville pour contester la baisse des salaires dans la fonction publique prévue à la fin du mois. Ils menacent même d’entrer en grève générale.

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Gabun Präsident Bongo Poltischer Dialog
Image : Getty Images/AFP/S. Jordan

Baisse des salaires contestée au Gabon

Bras levés, chantant la concorde, l’hymne nationale du Gabon, Dynamique unitaire, un regroupement d’une cinquantaine de syndicats de l’administration publique, tient une assemblée générale pour contester les mesures d’austérité adoptées par le gouvernement gabonais, notamment la baisse des salaires des fonctionnaires qui dépassent le seuil de 650.000 francs CFA. 

"On ne peut pas toucher le salaire d’un agent public sans modifier la loi, sans textes réglementaires." s'insurge Jean Rémy Yama, président de Dynamique unitaire. Selon lui, non seulement la forme est inappropriée mais sur le fond également, il a des récriminations à formuler :

Gabun Librevile
Jean Rémy YamaImage : DW/A. Kriesch

"... nous les travailleurs refusons de payer pour la mauvaise gouvernance de ce pays dont on connait les responsables. Puisqu’on a démontré qu’entre 2009 et 2015, le Gabon a eut plus d’argent par les revenus pétroliers qu'entre 1973 et 2009. Et que, pendant la même période, nous avons multiplié par trois voir par quatre notre endettement. Ca veut dire que le Gabon avait beaucoup d’argent. Et, qu’est-ce qu’on a fait? On s’est plutôt lancé dans le loisir, le loisir et le loisir."

 

L'opposition des syndicats - C'est de la blague ?


Quant à Jean Fidèle Otandault, le ministre du Budget du Gabon, il revient lui sur l’intérêt et le bien-fondé des mesures prises par le gouvernement et réagit à l’opposition des syndicats concernant la baisse des salaires. Le ministre est crû dans ses propos : pour lui, c’est de la rigolade. 

Il affirme que le gouvernement prendra toutes ses responsabilités.

«Ce ne sont pas les syndicalistes qui gouvernent, même si certains sont dans des partis politiques. Le rôle d’un gouvernement c’est de prendre les décisions. Et nous assumons les décisions. Je viens de vous présenter la situation de nos ressources, nous avons augmenté par trois, par quatre, la masse salariale sur les vingt dernières années. Et vous me parlez des syndicalistes qui disent qu’ils ne vont pas accepter, c’est de la blague?»


Dans ce qui s’annonce comme un bras de fer entre dirigeants et syndicalistes, Dynamique unitaire, par la voix de son président Jean Rémy Yama, donne déjà sa position. 

"A l’action, nous répondrons par la réaction". Assène-t-il. "Nous ferons tout ce qu’il faudra pour mettre hors d’état de nuire ces mesures et peut-être, pourquoi pas ceux qui sont à l’origine de ces mesures ?"