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Les grands titres de la presse allemande

Anne-Julie Martin6 mai 2008

Les journaux allemands commentent la réaction des autorités birmanes face au désastre, les tensions en Bolivie et le débat en Allemagne autour d'un projet de Conseil de sécurité nationale.

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A resident walks past fallen tree following devastating cyclone, Tuesday, May 6, 2008, in Yangon. Myanmar announced Tuesday it is delaying a crucial constitutional referendum in areas badly hit by a cyclone that killed more than 10,000 people and may have left as many as a million homeless. Officials feared the death toll could soar. (AP Photo)
Birmanie : le bilan ne cesse de s'alourdir depuis la catastrophe.Image : picture-alliance/Bildfunk

« Cyclone et cynisme » en Birmanie titre la Tageszeitung. Nargis a fait des milliers de morts à Rangoun et dans les régions côtières. Et la junte militaire birmane maintient quand-même le vote pour une nouvelle constitution qu'elle avait prévue pour samedi prochain. Pendant 20 ans on a empêché la population de faire entendre sa voix. Vouloir le faire précisément maintenant laisse soupçonner de mauvaises intentions. Et s'il fallait maintenant laisser entrer les humanitaires étrangers dans le pays, le régime se trouverait dans une situation délicate. Il se retrouve ainsi devant un dilemme : soit reporter le référendum et laisser passer les équipes d'aide, soit maintenir le vote et renoncer à l'aide. Ou bien encore, il pourrait opter pour une aide étrangère sélective, provenant de pays amis, comme la Chine.


On quitte l'Asie pour l'Amérique latine, où selon la Süddeutsche Zeitung, l'éternel combat entre pauvres et riches prend une forme dangereuse dans un de ses Etats : la Bolivie. La région opulente et fertile de Santa Cruz vient de se proclamer autonome. Le gouvernement ne reconnait pas le referendum. Les porte-paroles de la province sont de grands propriétaires, des entrepreneurs et des héritiers des immigrants européens. Le président Evo Morales les considère comme des oligarques séparatistes, eux le traite de compagnon marxiste d'Hugo Chavez. Il est question de sol et d'argent. Le soja pousse et les vaches pâturent dans les champs de Santa Cruz. En-dessous se trouvent les plus grands gisements de pétrole et de gaz naturel du pays. C'est toujours l'éternelle question : à qui appartiennent les matières premières ? A qui appartient la Bolivie ?


An autonomy supporter waves a Santa Cruz state flag near a barricade set to block autonomy opponents during the autonomy referendum in Santa Fe in Bolivia's Santa Cruz state, Sunday, May 4, 2008. Residents of Bolivia's state of Santa Cruz are holding an autonomy referendum that is considered illegal by the central government of President Evo Morales. (AP Photo/Antonio Suarez)
Un partisan de l'autonomie de Santa CruzImage : AP

La Frankfurter Allgemeine Zeitung parle d'un pays déchiré. Depuis la misérable capitale, Evo Morales exécute une politique de nationalisation inspirée de son mentor vénézuélien. Dans le bas-pays opulent le racisme réapparait sous forme de revendication de l'autonomie. En tout cas, l'élection du premier indien comme président n'a pas sonné la fin de la tragédie bolivienne.


Die Welt, enfin, s'intéresse au projet de Conseil de sécurité nationale en Allemagne. Le manque de concertation depuis des années au niveau de la politique étrangère et de la politique de sécurité est souvent inefficace, parfois exaspérante et même de temps à autre risquée. C'est pourquoi la CDU et la CSU veulent coordonner les multiples mesures. Une telle instance est nécessaire, de l'avis du quotidien conservateur qui fustige le reflexe des sociaux-démocrates et leur peur d'une « américanisation ».