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Economie

Les prix flambent sur les marchés de Centrafrique

Jean-Fernand Koena
21 janvier 2021

Reportage sur un marché de Bangui : les clients ont du mal à se ravitailler même quand les marchands font des efforts.

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Ni les clients ni les marchands ne sont satisfaits de la situation sur le marché de Bangui
Ni les clients ni les marchands ne sont satisfaits de la situation sur le marché de BanguiImage : Sia Kambou/AFP/Getty Images

Le blocage des axes économiques de la Centrafrique par les groupes armés de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) crée une rupture des approvisionnements à Bangui et une hausse des produits alimentaires sur les marchés de la capitale.

Les prix seraient en hausse de 16% à 240%, selon une étude qui vient d’être conduite. La Minusca accuse François Bozizé de chercher à asphyxier la ville.

Ecoutez ci-dessous le reportage de notre correspondant, Jean-Fernand Koena, sur un marché de Bangui.

'Quand on achète cher, on doit réduire notre marge' (une bouchère)

Tout est cher  

Au marché central de Bangui, l’inflation rend les produits bien trop chers pour les consommateurs. Mais personne n'a le choix.

Mirabelle Romalka, une cliente, est résignée :"Le prix des denrées a sensiblement augmenté parce que ce que nous avons l'habitude d'acheter à petits prix est devenu cher. Mais quand tu veux discuter le prix, on te dit toute de suite qu'il n'y a pas d’approvisionnement. Ce qui fait que nous sommes obligées de payer avec les prix fixés. Parfois on n'a pas l'argent mais on fait avec ce qu’on a".

Le temps des pénuries

Didier est commerçant mais les ruptures de livraison le privent des produits recherchés par ses clients. Il déplore : "sur le marché, tu ne peux pas trouver de riz, de sucre et plusieurs autres produits. Avec la situation sécuritaire, les prix ont vraiment augmenté".

Juste devant la boutique de Didier, un vendeur à la sauvette de savons confirme la pénurie sur le marché.

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A l'intérieur du marché central, les prix en hausse créent un climat de négociation permanente entre les clients et les commerçants.

Clémentine est bouchère et explique ses difficultés : "Ces derniers temps on achète un bœuf à 800.000 francs CFA, ce qui fait qu'on a des problèmes avec le prix au kilo pour les clients. On leur explique cela mais ils le savent déjà. Quand la situation va s'améliorer on pourra satisfaire leurs attentes. Puisqu'on a acheté cher, on est obligé de réduire un peu notre marge."

Les indicateurs économiques sont au rouge en Centrafrique. Le gouvernement et la Minusca multiplient les efforts en sécurisant les axes routiers. Mais sans résultat jusque-là, comme l’a montré la récente attaque d’un convoi à Foroh qui a fait un mort et plusieurs blessés.
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