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Les quotas de répartition de migrants en Europe

Sandrine Blanchard9 septembre 2015

Jean-Claude Juncker et Angela Merkel unis pour appeler à une meilleure répartition des migrants au sein de l'Union européenne. Le président de la Commission et la chancelière allemande réclament de l'audace aux Etats.

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Les Etats européens ont du mal à s'accorder
Image : DW/B. Riegert

160 000 migrants vont devoir être répartis rapidement entre les Etats-membres de l'UE. 120 000 d'entre eux sont déjà arrivés en Hongrie, en Grèce ou en Italie. A ceux-ci s'ajoutent 40 000 personnes déjà prises en compte par des mesures d'urgence depuis leur arrivée en Grèce ou en Italie au printemps. En vue de faciliter leur intégration, Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne recommande :

« Je suis très, très favorable à ce qu'on accorde aux demandeurs d'asile le droit de travailler et de gagner de l'argent durant la période de traitement de leur dossier. [pause] Cela leur permettra de conserver leur dignité. »

Syriens, Irakiens, Erythréens seulement

Le président de la Commission propose que, d'ici deux ans, l'Allemagne accueille 31 443 personnes (en plus des 800 000 refugiés que le pays attend cette année) – c'est le plus grand nombre de toute l'Europe. L'Espagne devra accueillir plus de 14 900 demandeurs d'asile, la France un peu plus de 24 000. Ne sont concernés par ces mesures que les ressortissants syriens, irakiens et érythréens.

Cette répartition est calculée sur la base du PIB, le volume de la population, le taux de chômage et le nombre moyens de demandes d'asile déjà traitées dans les pays d'accueil.

Infografik Wo werden Flüchtlinge umgesiedelt laut EU Englisch
La répartition prévue par pays, d'après l'UE

Appel à la solidarité

L'UE prévoit de verser à chaque pays d'accueil une aide financière de 6.000 euros par réfugié pris en charge, ainsi que 500 euros pour son transport à destination.

Dans le sud de l'Europe et les Balkans, les migrants ne sont pas toujours accueillis à bras ouverts. Certains pays réclament de ne pouvoir recevoir que des chrétiens. La Hongrie a construit et compte renforcer sa barrière de sécurité le long de sa frontière avec la Serbie pour empêcher les nouvelles entrées sur son territoire. Autant de mesures unilatérales que réprouve la chancelière allemande, Angela Merkel :

« Si l'Europe échoue sur la question des réfugiés, alors nous perdrons l'une des impulsions premières de la création d'une Europe unie : le lien étroit avec les droits de l'Homme universels, qui a dicté l'action de l'Europe depuis le début et qui doit perdurer. Nous allons nous y atteler ensemble. »

L'Allemagne veut des quotas contraignants

Bildergalerie Von Bagdad nach München
Une famille d'Irakiens passent la frontière de la MacédoineImage : Getty Images/AFP/A. Messinis

Angela Merkel plaide pour des quotas de répartition contraignants et non-plafonnés. L'Autriche réclame la tenue d'un sommet spécial sur la répartition des migrants. Une idée soutenue par l'Allemagne et qui pourrait prendre forme dans les prochains jours.

A noter : le Royaume-Uni, le Danemark et l'Irlande disposent d'une option de retrait des politiques européennes liées aux questions de migration et ne sont pas concernés par les quotas de répartition des migrants.

Par ailleurs, outre l'urgence humanitaire, l'UE s'intéresse aux causes des migrations. La Commission européenne propose la mise en place d'un fonds d'urgence pour l'Afrique. 1,8 milliard d'euros versés au pot commun par les Etats de l'UE, pour distribuer en priorité l'argent du développement à des pays de transit et d'origine de migrants, notamment les migrants économiques.