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Le changement climatique produit de nouveaux réfugiés

Linda Staude, Juliette Gramaglia24 novembre 2015

Désertification, tempêtes violentes, mauvaises récoltes : le dérèglement climatique force de plus en plus de personnes à quitter leur maison, voire leur pays.

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Kenia Kakuma Flüchtlingslager
Image : dapd

C'est le cas par exemple pour des réfugiés du camp de Kakuma dans le nord du Kenya. Ils fuient autant les conflits que la faim.

Dans le nord du Kenya, le camp de Kakuma accueille toujours plus de réfugiés. Ils sont près de 185.000. C'est 60.000 personnes de plus que la capacité d'accueil du camp. Un nouvel aménagement des bâtiments est même prévu.

Kenia Kakuma Flüchtlingslager
Camp de réfugiés de Kakuma dans le nord du KenyaImage : dapd

Ces réfugiés sont venus chercher sécurité et nourriture. Car ces dernières années, les conditions climatiques n'ont cessé de se dégrader. Avant, il était par exemple possible de prévoir l'arrivée des pluies. Mais aujourd'hui, l'agriculture est devenue bien trop instable. C'est ce que raconte Apolonia Iringo Ominong, récemment arrivée du Soudan du Sud :

"J'ai semé, mais la pluie n'est pas tombée. Tout a séché. Et puis mon mari est mort. Je n'avais plus personne pour m'aider. C'est pour ça que je suis venue ici, avec mes enfants, pour qu'ils aient à manger et qu'ils grandissent en bonne santé."

La famine n'est souvent pas la seule raison qui pousse ces hommes et femmes à fuir. C'est ce que constate Duke Mwancha, du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.

Dürre ohne Ende Am Horn von Afrika droht Hungersnot
Bergers somaliens ayant perdu leur bétail en raison de la sécheresseImage : picture-alliance/dpa

"Nous ne refusons pas ces personnes. La plupart du temps, elles ont de toute façon une multitude de problèmes en arrivant. Car la faim et la sécheresse génèrent aussi souvent des conflits. "

Les réfugiés climatiques n'ont aujourd'hui aucune reconnaissance juridique au niveau international. Car la Convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés ne prend pas en considération les facteurs environnementaux. Achim Steiner, Chef du Programme des Nations unie pour l'environnement, l'UNEP, craint une évolution dramatique de la situation dans les prochaines années.

Achim Steiner
Achim Steiner, Chef du Programme des Nations unies pour l'Environnement, (UNEP)Image : DW/Philipp Sandner

"Au vu du changement climatique, et des prévisions du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, le GIEC, nous avons conclu qu'il y aura à l'avenir bien plus de réfugiés climatiques et que le monde n'y est pas préparé."

Les réfugiés climatiques seront l'un des thèmes évoqués pendant la COP21, qui commence le 30 novembre à Paris.