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160611 Saudi-Arabien Frauen

17 juin 2011

Des Saoudiennes ont pris le volant ce vendredi, en réponse à un appel à défier l'interdiction faite aux femmes de conduire. Une action a été lancée sur les réseaux sociaux sous l'appellation « Women2drive ».

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Image : picture-alliance/dpa

« Manal al-Sharif, c'est nous. » C'est le titre de l'une des pages de Facebook les plus consultées de la campagne « Women2drive ». 27.000 personnes "aiment ça". Manal al-Sharif est cette jeune informaticienne qui avait été détenue pendant dix jours, fin mai, après avoir posté sur Youtube une vidéo qui la montrait en train de conduire.

27.000 utlisateurs de Facebook "aiment ça"

« Nous sommes toutes Manal al-Sharif », c'est le mot d'ordre notamment de Hayat, 30 ans, qui participe aujourd'hui à l'action. L'Arabie saoudite, dit-elle, est le dernier pays au monde où les femmes n'ont pas le droit de conduire. Il faut que cela cesse :

Saudi-Arabien Frauen mit Handy in Riad
30% des femmes travaillent en Arabie saoudite, mais elles n'ont pas le droit de conduireImage : picture alliance/dpa

« Dans toutes les sociétés, on rencontre des gens qui sont opposés au changement. En Occident, il y a eu par exemple beaucoup de résistance à l'abolition de l'esclavage. Des guerres ont même été menées pour préserver cet esclavage. »

L'organisation Amnesty International appelle, elle aussi, à ne plus traiter les femmes comme des citoyens de seconde zone et à ouvrir les routes du royaume aux femmes conductrices. 30% des femmes travaillent en Arabie saoudite. Mais pour se déplacer, elles doivent engager un chauffeur, si elles en ont les moyens. Sinon, elles dépendent totalement du bon vouloir d'un parent.

Une lettre au roi Abdallah

Hala Aldosari est journaliste. Elle est Saoudienne, mais vit aux Etats-Unis. Avec un groupe d'activistes, elle a envoyé une lettre au roi Abdallah pour qu'il accorde aux femmes le droit de conduire. Elle est optimiste quant à la réaction du souverain, même si elle s'attend à de solides protestations de la gent masculine :

« Ce sont toujours les mêmes histoires, lorsqu'il s'agit de faire avancer la cause des femmes. Quand les petites filles ont enfin eu accès à l'éducation, l'Etat a dû mettre en place des équipes de sécurité pour protéger les établissements scolaires. »

Hala Aldosari souligne bien sûr que l'opération « Women2drive » n'est qu'une étape dans la lutte pour la libéralisation des droits des femmes en général. Le vent de démocratie commence manifestement à souffler dans l'un des Etats les plus conservateurs de la planète. Et Internet permet, là aussi, aux contestataires de faire entendre leur voix.

Auteurs : Carine Debrabandère, Khalid El Kaoutit
Edition : Sandrine Blanchard