1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Les violences urbaines en France

yann durand7 novembre 2005

Les violences urbaines en France sont le fruit d’un échec de la politique d’intégration. La fracture sociale croissante se traduit par une haine incontrôlée face à laquelle la politique n’a pas de réponse. Or, la plupart des pays européens, dont l’Allemagne, ne sont pas à l’abri d’une telle évolution. Autant d’aspects abordés aujourd’hui dans la presse allemande.

https://p.dw.com/p/C71p
Jacques Chirac s'exprimant au sujet des émeutes
Jacques Chirac s'exprimant au sujet des émeutesImage : AP

Depuis une semaine on entend partout les thèses habituelles selon lesquelles les émeutiers ont besoin d’une perspective, professionnelle, sociale et humaine, relève la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Personne ne peut réfuter de tels lieux communs ironise le journal, se demandant par ailleurs, qui est en mesure de garantir ces perspectives dont on parle tant. Les emplois, ce n’est pas le politicien Sarkozy qui les crée, mais l’économie donc les entreprises.

Et qu’a attendu aussi longtemps le président Chirac pour s’adresser à la nation ? Ainsi s’étonne la Frankfurter Rundschau qui trace le parallèle avec l’erreur historique de Louis XVI demandant à ses conseillers s’il s’agit d’un soulèvement pour s’entendre dire que c’est déjà la révolution. Mais, rappelle le journal, le chef de l’état a aussi un contentieux à régler avec la cible première de la haine des jeunes : Nikolas Sarkozy.

Car les adolescents vandales qui vont de quartier en quartier la nuit pour brûler, la voiture de leur voisin, le commerce d’a côté et leur propre avenir, n’ont pas d’idéologie, selon la Süddeutsche Zeitung. Leur colère se dirige en bloc contre les autres, ceux qui ont réussi et dont ils pensent qu’ils ne leur ont donné aucune chance.

Il y a certes beaucoup de différence entre la France et l’Allemagne concernant la situation des immigrées, constate la Tageszeitung de Berlin, mais il existe aussi au moins une similitude et elle est de taille : L’appauvrissement de classes sociales entières se sentant à l’écart du reste plus favorisé de la population. Un apartheid socio-politique qui ne touche pas seulement mais en majorité les descendants de l’immigration, et qui est devenu un dogme dans l’ensemble de la communauté européenne, souligne le quotidien. Et de conclure qu’en France les ghettos sont certes particulièrement grands et isolés, mais leurs habitants en sont d’autant plus audacieux. Et cela pourrait bientôt faire des émules.