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L'esclavage en Europe

Ruchmann, Fleur-Anne / Fürstenau,Marcel21 août 2009

Autrefois, les esclaves étaient vendus comme du bétail sur les marchés. Aujourd'hui cette pratique dégradante de la traite humaine n'a pas disparu , elle s'est seulement fait beaucoup plus discrète.

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Esclaves modernes: des prostituées à Rome en ItalieImage : AP

Coupées du monde extérieur et souvent privées de leurs papiers, les principales victimes de cet esclavage moderne sont des femmes, qui contre leur volonté, doivent se prostituer pour travailler.

Normalement aboli depuis de nombreuses années en Europe, l'esclavage reste pourtant encore une pratique courante. Aujourd'hui appelé "esclavage moderne", il concerne essentiellement les milieux de la prostitution, du bâtiment et de la restauration.

Il n'existe aucun chiffre exact sur le trafic d'hommes et le travail forcé. Mais d'après des estimations d'organisations nationales et internationales, plus de dix millions de personnes dans le monde sont concernées par cet esclavage moderne.

L'Allemagne est d'ailleurs considérée par les Nations Unies comme une plaque tournante de ce genre d'activités criminelles : c'est à la fois un pays de transit et un pays d'accueil. Heike Rabe, experte des droits de l'homme, explique que même les lois ne sont pas claires à ce sujet:"Dans les domaines où l'Etat effectue des contrôles, comme par exemple dans la construction ou dans l'agriculture, l'accent est mis sur le contrat de travail, la légalité et sur les papiers. Mais ce qui est beaucoup moins précis, ce sont les droits dont jouissent les principaux concernés".

Sklaverei in der Antike
Un esclave est fouetté dans la Rome antiqueImage : picture-alliance/dpa

A la demande de l'Institut allemand des Droits de l'Homme, Heike Rabe a mené une étude sur le trafic d'hommes en Allemagne: elle s'est engagée à présenter un projet pour améliorer les droits des victimes de l'esclavage moderne.

Si une femme, exploitée dans une ambassade à Berlin, avait obtenu gain de cause et l'auteur des faits ayant été condamné à lui payer 23 000 euros, Heike Rabe ne sait pourtant pas combien de victimes auront la chance d'être dédommagées: "Ces données qui ne sont pas documentées, cependant d'après des services de consultation spécialisés, nous savons que, par exemple, les indemnités dans le domaine de l'exploitation sexuelle se situent habituellement entre 1 000 et 4 000 euros. Cela reste très loin de ce que les principaux concernés pourraient réclamer."

L'esclavage moderne reste un des plus grands problèmes de nos sociétés, aussi en Europe.