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L'est du Congo toujours loin de la normalité

Marie-Ange Pioerron7 décembre 2012

Le départ des rebelles du M23 de la ville de Goma, et le retour de l'armée congolaise dans le chef lieu du Nord-Kivu valent à la République démocratique du Congo de continuer à intéresser la presse allemande.

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Des rebelles du M23 quittent GomaImage : Phil Moore/AFP/Getty Images

L'armée revient à Goma, titre par exemple la Süddeutsche Zeitung, qui ajoute immédiatement que les rebelles menacent d'une nouvelle offensive si le président congolais refuse toute discussion. En attendant, note le journal dans cet article paru le 5 décembre, les gouvernements des pays voisins, Ouganda et Rwanda, continuent de nier farouchement tout appui en personnel et en livraisons d'armes au M23. C'est précisément ce que des observateurs de l'ONU ont indiqué dans une lettre au conseil de sécurité. Selon ces observateurs plus d'un millier de soldats rwandais ont été vus sur le territoire congolais avant l'entrée de la rébellion dans Goma, et 500 d'entre eux auraient pénétré dans la ville pendant l'offensive. Un général rwandais aurait de surcroit assisté le chef militaire du M23, Sultani Makenga, dans la coordination de l'opération.

Wer hat das Bild gemacht/Fotograf?: Simone Schlindwein Wann wurde das Bild gemacht?:1.12. 2012 Wo wurde das Bild aufgenommen?: Goma Ostkongo Bildbeschreibung: Bei welcher Gelegenheit / in welcher Situation wurde das Bild aufgenommen? Wer oder was ist auf dem Bild zu sehen? Polizisten kommen in Goma an
Arrivée de policiers à GomaImage : Simone Schlindwein

Pour die tageszeitung le retrait des rebelles et le retour de l'armée sont loin d'être synonymes de normalité pour les habitants de Goma. 300 policiers seulement sont sur place pour assurer un peu d'ordre et de sécurité. Dans un éditorial, le même journal souligne que si le gouvernement congolais était en mesure d'instaurer la paix dans l'est du Congo, jamais la ville de Goma ne serait tombée aux mains des rebelles. L'est du Congo a besoin d'un processus de paix indépendant, reconnu par les deux parties et supervisé par les Etats de la région. Ceci n'est malheureusement pas précisé, poursuit le journal, dans le plan de paix actuel et cela laisse au gouvernement congolais la possibilité de faire traîner maintenant les choses en longueur. Selon l'hebdomadaire Der Spiegel rares sont les guerres qui affichent une atrocité aussi archaïque que la guerre dans l'est du Congo. Et note le journal, si les rebelles ne savent pas très bien comment le combat va continuer, leurs revendications sont claires: ils veulent de l'argent et des terres. Selon un officier de la rébellion, Amani Kabasha, cité dans l'article, "plus de 200 000 Tutsis ont dû fuir les violences au Congo et s'entassent maintenant dans des camps au Rwanda, en Ouganda et en Tanzanie. "Ces Tutsis veulent revenir au Congo, c'est pour cela que nous nous battons," ajoute l'officier. L'enjeu, estime le Spiegel, serait donc l'acquisition d'un nouvel espace à l'ouest, principalement pour les Tutsis du Rwanda. Comparé au petit Rwanda, le Congo est immense.

Nigeria Sicherheitskräfte Soldaten
Forces de sécurité dans la ville de Jos en 2010Image : picture-alliance/dpa

"Kill and go" - la police du Nigéria

Un autre géant de l'Afrique, le Nigéria, retient cette semaine l'attention de la presse . Là aussi, en particulier dans le nord-est du pays, la violence fait rage. La région, écrit die tageszeitung, ressemble à une zone de guerre civile: perquisitions nocturnes, fusillades, attentats à la bombe. Le conflit autour de la secte islamiste Boko-Haram a fait plus de 1 400 morts depuis 2010. Le président nigérian parle de la crise la plus grave depuis la guerre du Biafra (entre 1967 et 1970). A l'époque le pays a été proche de l'éclatement. Un Nigeria instable - il ne manquait plus que cela en Afrique de l'ouest, poursuit le journal. Certains pays de la région tentent difficilement de se reconstruire après des années de guerre civile, d'autres, comme le Mali, sont confrontés à des coups d'Etat militaires ou des rébellions islamistes. Il est donc compréhensible que l'Europe souhaite un réglement de ces conflits. Raison pour laquelle le ministre allemand des affaires étrangères, Guido Westerwelle, a promis, à l'issue d'une visite au Nigéria en novembre, d'appuyer les forces de sécurité nigérianes par des programmes de formation. Au Mali aussi l'Allemagne veut s'engager militairement dans le cadre de l'Union Européenne par l'envoi de conseillers et d'un appui logistique. Mais poursuit le journal, quelle est vraiment l'utilité de ces programmes de formation? Au Nigéria ils existent déjà depuis des années. Entre 2002 et 2007 la Grande-Bretagne a entraîné la police nigériane pour 40 millions d'euros. Le respect des droits de l'homme figurait au programme. Le résultat est affligeant: les entraînements ne sont pas coordonnés, alors que le bilan en matière de droits de l'homme est catastrophique. Selon une estimation de la commission nationale des droits de l'homme, 2 500 Nigérians au moins sont abattus chaque année par "leur" police.

Zimbabwe Trinkwassermangel
Manque d'eau potable au ZimbabweImage : Columbus Mavhunga

Zimbabwe: pas seulement des problèmes d'eau

Si le ministre allemand des affaires étrangères est allé le mois dernier au Nigéria, son collègue de la Coopération, Dirk Niebel, s'est rendu plus récemment au Zimbabwe. Officiellement, l'Allemagne a gelé depuis dix ans sa coopération au développement avec le pays de Robert Mugabe. Mais comme l'explique la Frankfurter Allgemeine Zeitung, l'Allemagne, conjointement avec l'Australie, va remettre en état le système d'adduction d'eau à Bulawayo. C'est là que s'est rendu Dirk Niebel. Le projet germano-australien, poursuit le journal, a un volume de 30 millions d'euros, dans le jargon du ministère allemand de la Coopération il est qualifié "d'aide transitoire à la promotion du développement et la création d'infrastructures". Il servira à financer la réfection de l'approvisionnement en eau non seulement à Bulawayo mais aussi dans d'autres villes. Bulawayo sera néanmoins servie en premier car elle est le fief du principal parti d'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique. L'eau, souligne le journal, n'est pas le seul problème. Le Zimbabwe en a beaucoup d'autres: des expropriations brutales qui ont ruiné une agriculture autrefois florissante, une hyperinflation qui s'est soldée par la fermeture d'innombrables usines, la faim, le choléra. Et tout cela parce qu'un homme et son parti préfèrent laisser mourir le pays plutôt que de céder le pouvoir.

Kinderarbeit Afrika Elfenbeinküste Kakao Plantage
Enfants dans une plantation de cacao en Côte d'IvoireImage : AP

Amer cacao

Enfin à l'approche de Noël, et de la trêve des confiseurs, la presse allemande rappelle que le chocolat a un arrière-goût amer. La majeure partie du cacao vient d'Afrique de l'ouest, où ce sont souvent les enfants qui récoltent les fruits, lit-on dans le Financial Times Deutschland. En Allemagne aussi, les enfants de paysans aident leurs parents. La différence, souligne le journal, est dans l'exploitation. Dans les plantations de cacao en Côte d'Ivoire, près d'un enfant sur deux travaille jusqu'à l'épuisement et ne va pas à l'école.