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L’Europe est-elle un club VIP ?

29 juillet 2010

C’est ce que doivent penser les Turcs qui attendent devant la porte depuis vingt-trois ans. Tandis que l'Islande pourrait avoir son billet d’entrée d’ici deux ou trois ans.

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A Ankara, le Premier ministre britannique David Cameron a plaidé pour l'adhésion de la Turquie à l'UE
A Ankara, le Premier ministre britannique David Cameron a plaidé pour l'adhésion de la Turquie à l'UEImage : AP

Hasard du calendrier ou pas : la visite cette semaine du Premier ministre britannique en Turquie a coïncidé avec le début des négociations d’adhésion avec l’Islande. Fâcheux contraste : à Ankara, David Cameron a ainsi critiqué tous ceux qui, en Europe – et ils sont nombreux – sont opposés à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Pour ne citer que les plus célèbres on peut indiquer la chancelière Allemande Angela Merkel. De même que le président français, Nicolas Sarkozy : « Je ne pense pas que la Turquie ait sa place dans l’Union européenne. C’est une question sur laquelle je n’ai pas changé d’avis », a-t-il répété à maintes reprises.

En revanche, du côté de Londres, on a un tout autre avis justement. C’est ce que le Premier ministre David Cameron a rappelé à ses amis turcs, ravis de son intervention. « Quand je pense à tout ce que la Turquie a fait pour défendre l’Europe au sein de l’Otan et à ce que la Turquie fait aujourd’hui en Afghanistan aux côtés de ses alliés européens, cela me met en colère que votre processus d’adhésion à l’Union européenne ait été entravé comme il l’a été. Mon opinion est claire : je pense qu’il est faux de dire que la Turquie peut garder le camp mais n’a pas le droit de s’asseoir sous la tente. Aujourd’hui, je veux paver la route d’Ankara à Bruxelles. »

Pêche à la baleine

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, en compagnie de la Premier ministre islandaise, Johanna Sigurdardottir, le 4 février dernier
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, en compagnie de la Premier ministre islandaise, Johanna Sigurdardottir, le 4 février dernierImage : AP

Parallèlement, l’Islande pourrait devenir, après la Croatie, le 29e membre de l’Union. Un an après avoir soumis sa demande d’adhésion, l’Islande va débuter les négociations avec Bruxelles. A priori, le pays a de sérieux atouts : c’est un état démocratique, dont les valeurs sont celles de l’Union européenne et avec qui elle entretient déjà d’importants échanges économiques. Le pays est aussi associé aux accords de Schengen sur le contrôle aux frontières.

Toutefois, deux obstacles essentiels perdurent : la pêche à la baleine que l’Union européenne souhaite interdire et que l’Islande continue à pratiquer. Enfin, l’autre obstacle est sans doute le plus dur : il n’est pas assuré que la population islandaise souhaite rejoindre l’Union. Il faudra que celle-ci se prononce sur ce point par référendum. Et c’est loin d’être gagné.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Elisabeth Cadot