L'Europe, nouvelle Pénélope ? | PROGRAMME | DW | 13.07.2012
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PROGRAMME

L'Europe, nouvelle Pénélope ?

Semblable à l'épouse d'Ulysse avec sa tapisserie sans cesse remise sur le métier, l'Europe détricote ce qu'elle a eu tant de mal à décider lors du dernier sommet. Une marche arrière qui déçoit les marchés.

(L-R) Denmark's Prime Minister Helle Thorning-Schmidt, European Council President Herman Van Rompuy and European Commission President Jose Manuel Barroso address a joint news conference during an European Union leaders summit in Brussels June 28, 2012. EU leaders were meeting on Thursday for their 20th summit since Europe's debt crisis began 2-1/2 years ago. REUTERS/Francois Lenoir (BELGIUM - Tags: POLITICS BUSINESS TPX IMAGES OF THE DAY)

EU Gipfel Pressekonferenz

Ceci est un mesage adressé à tous nos auditeurs et lecteurs fidèles. A ceux qui ont suivi avec sérieux et beaucoup de courage les rebondissements de la crise de l'euro et qui savent donc qu'il y a deux semaines, à la suite du sommet du 29 juin, les Européens ont enfin pris de vraies décisions. C'était la première fois depuis des mois.

Enfin, le Mécanisme européen de stabilité, une sorte de FMI européen doté d'une force de frappe de 500 milliards d'euros, allait voler au secours des banques espagnoles. Et sans doute aussi être en mesure de racheter des dettes souveraines de pays au bord de la faillite comme l'Italie. Enfin, les pays du Nord, à commencer par l'Allemagne, allait accepter de secourir massivement ceux du Sud. Enfin, l'Europe allait prouver au monde qu'elle était capable de prendre des décisions, des vraies, et non pas des mini-mesures trop souvent résumées par la formule « trop peu, trop tard » qu'on doit à la presse anglo-saxonne globalement europhobe.

Spain's Prime Minister Mariano Rajoy briefs journalists at a two-day European Union leaders summit in Brussels early June 29, 2012. REUTERS/Laurent Dubrule (BELGIUM - Tags: POLITICS BUSINESS)

Le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, à l'issue du sommet du 29 juin

Sentiment de couler

C''est du moins ce que nous pensions mais maintenant nous n'en sommes plus sûrs. Tout d'abord, il y a eu les rodomontades italiennes et espagnoles au lendemain du sommet, sur le thème « On a gagné, on a gagné ! » C'est déjà assez agaçant que les Espagnols aient encore remporté l'Euro de foot si en plus ils se mettent à proclamer leur victoire à l'issue des sommets de crise, autant dire que cette absence de collégialité va nuire aux bonnes relations entre les Européens. Ce qui n'a pas manqué d'ailleurs puisque Volker Kauder, le chef du groupe CDU/CSU au Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand, a regretté cette manière de "jouer perso".

Mais il y a plus grave encore. Voilà que la Finlande et les Pays-Bas déclarent que l'accord du 29 juin, dont l'encre est à peine sèche, n'est pas contraignant et que dans tous les cas, il faudra en préciser les conditions. Même son de cloche du côté de Berlin où la chancellerie rappelle que l'Allemagne, comme la France d'ailleurs, conserve un droit de veto au sein du Mécanisme européen de stabilité. Autant dire que les Espagnols et les Italiens devront donner de sévères garanties avant de toucher leur chèque. Résultat : les marchés rechutent. Reste ce sentiment un peu diffus et permanent « de couler » comme l'écrivait cette semaine le redoutable éditorialiste Martin Wolf dans le Financial Times.

Germany's Chancellor Angela Merkel arrives to attend an European Union leaders summit in Brussels June 29, 2012. Euro zone leaders agreed on Friday to take emergency action to bring down Italy's and Spain's spiralling borrowing costs and to create a single supervisory body for euro zone banks by the end of this year, a first step towards a European banking union. REUTERS/Francois Lenoir (BELGIUM - Tags: POLITICS BUSINESS)

La chancelière Angela Merkel a été accusée de s'être laissée piéger lors du sommet

Pas de pause estivale

Nous restons sur ce thème de l'Europe qui a besoin de dirigeants qui savent prendre de vraies décisions. Avec en ligne de mire la nécessité de mettre en place au plus vite, d'ici la fin de l'année, une union bancaire qui seule serait à même de mieux contrôler l'endettement des banques au sein de la zone euro. Les marchés ont besoin d'un geste fort car il n'y aura pas pour eux de pause estivale.

C'est ce que nous explique l'eurodéputé allemand Sven Giegold.

Prime Minister of Mauritius Navinchandra Ramgoolam speaks at the 66th United Nations General Assembly at U.N. headquarters, Saturday, Sept. 24, 2011. (AP Photo/John Minchillo)

Le Premier ministre mauritien Navinchandra Ramgoolam

Pêcheurs européens

Nous partons maintenant dans l'Océan Indien. L'Union européenne est accusée de piller les ressources halieutiques de la région, autour de Madagascar mais aussi à Maurice. Les pêcheurs mauriciens sont en colère contre ce qu'ils appellent un acte irresponsable de la part de leur gouvernement qui autorise des bateaux européens à pêcher dans les eaux territoriales de l'île contre quelques millions d'euros.

L'Union européenne est donc accusée de détruire la vie de ces pêcheurs alors que les écologistes craignent pour les stocks de poisson dans l'océan Indien à cause de la surpêche.

C'est un reportage de Nasseem Ackbarally, notre correspondant à l'île Maurice.

Carrefour Europe cette semaine revient sur les tentations de remettre en cause les conclusions du dernier sommet

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