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L'Europe oui, mais...

26 novembre 2010

La presse allemande ce matin revient sur la controverse lancée en Allemagne sur la taille du fonds européen de soutien à l'euro et sur la proposition de Moscou de créer un espace de libre échange avec l'Union Européenne.

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Le Président de la Bundesbank, Axel Weber, réussira-t-il à calmer les craintes au sujet du fonds européen de soutien ?Image : AP

La Frankfurter Rundschau veut calmer les esprits. Imaginez la réaction des marchés financiers si le chef de la Bundesbank, la banque centrale allemande, avait dit la vérité et confirmé que si l'Espagne et le Portugal avaient également recours au fonds européen, celui-ci ne suffirait pas. En quelques minutes, toutes les obligations européennes auraient perdu une immense partie de leur valeur et l'effondrement de la zone euro aurait été quasi inéluctable. Dans une telle situation, le calme devrait prévaloir, souligne également la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Ce n'est pas le moment de chercher des boucs émissaires. Berlin ne peut rien à l'éclatement de la bulle spéculative irlandaise, au surendettement de la Grèce ni à la tendance de certains états membres de saboter leur capacité de concurrence. Le dire, n'est pas faire preuve d'arrogance. Au contraire : la discipline budgétaire et un modèle économique d'avenir sont les garants de la solidité de l'euro. Une devise stable et un espace économique florissant sont les conditions sine qua non du succès de l'Union européenne.

EU Finanzminister Luxemburg schäuble rettungsschirm
Les Ministres des Finances de la zone Euro ont porté le fonds européen de soutien sur les fonts baptismaux en juin dernier. Mais, est-il suffisant ?Image : Foto: AP

Une Europe de l'Atlantique à la Mer du Japon

Bundeskanzlerin Angela Merkel, rechts, begruesst den russischen Praesidenten Wladimir Putin zu bilateralen Gespraechen in Dresden am Dienstag 10. Oktober 2006
Angela Merkel dira-t-elle oui au projet de zone de libre-échange avec l'UE proposé par Vladimir Poutine ?Image : AP

Dans ce contexte économique, la Südeutsche Zeitung revient sur le plaidoyer de Vladimir Poutine, actuellement en visite officielle en Allemagne, en faveur d'une zone de libre échange allant de Lisbonne à Vladivostock. Cela fait 17 ans que le pays s'évertue à entrer dans l'univers du capitalisme mondial et entre-temps, Moscou semble réaliser qu'il n'a plus d'autre choix. Si la crise financière a provoqué de grands dommages dans le monde occidental, elle a laissé un champ de ruines à l'est de l'Oural. Le pétrole, le gaz et la métallurgie ne suffiront pas à projeter la Russie dans l'avenir. Le modèle de superpuissance appuyée sur ses réserves de matières premières est obsolète. La Russie doit s'ouvrir au monde. Mais la chancelière allemande sait bien que l'Europe et la Russie ne partagent pas les mêmes valeurs, observe die Welt. Copiant le modèle de Gorbatchev d'une Europe unie de l'Atlantique à Vladivostock, Vladimir Poutine veut toutefois limiter le processus d'ouverture au seul domaine économique. Pas question d'une démocratisation du système. Et puis, n'oublions pas la doctrine de la politique multivectorielle pratiquée par le Kremlin, illustrée par l'aigle bicéphale du blason russe - dont une tête regarde vers l'Ouest, l'autre vers l'Est. Poutine aime utiliser l'Europe pour faire pression sur Pékin et vice-versa, avertit le quotidien.

Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Sandrine Blanchard