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L'Europe pique une crise de croissance

Jean-Michel Bos3 mai 2012

La rigueur allemande est de plus en plus critiquée en Europe : François Hollande veut ajouter un volet croissance à la rigueur budgétaire. L'Espagne, l'Italie et les Pays-Bas lèvent aussi la voix.

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Kanzlerin Angela Merkel auf der Bühne als sie geredet hat. Am podium gab es ein Schild: Norbert Röttgen Wahlen (NRW). Fr. Merkel hat NRW Landespolitiker Norbert Röttgen unterstützt 20 Tage vor der Wahl am 13. Mai; 23.04.12, auf dem Markt vor dem Bonner Rathaus; Copyright: DW/Diana Fong (englische Redaktion)
Merkel bei NRW Wahlkampf in Bonn April 2012Image : DW

Ce qu'il y a de bien avec l'Europe c'est que rien ne semble jamais acquis. Il y a un mois, la chancelière Angela Merkel semblait avoir imposé au reste du continent une cure d'austérité sur le mode : l'Allemagne est prête à aider les pays endettés du Sud mais à condition que ceux-ci réduisent sérieusement leurs dépenses. Or, aujourd'hui, beaucoup de choses semblent en train de changer. Les lignes bougent et la victoire de la chancelière allemande est remise en cause.

Rapport de forces moins favorable à Berlin

Francois Hollande, Socialist party candidate for the 2012 French presidential elections, is seen in this video grab from France 2 Television, during a televised debate with Nicolas Sarkozy (not pictured), France's President and UMP candidate for his re-election, in La Plaine Saint-Denis, near Paris, May 2, 2012. REUTERS/France 2 Television/Handout (FRANCE - Tags: POLITICS ELECTIONS MEDIA) THIS IMAGE HAS BEEN SUPPLIED BY A THIRD PARTY. IT IS DISTRIBUTED, EXACTLY AS RECEIVED BY REUTERS, AS A SERVICE TO CLIENTS
François Hollande veut relancer le débat sur la croissance en EuropeImage : Reuters

C'est la première conséquence des élections présidentielles en France puisque le candidat favori, François Hollande, veut relancer le débat de la croissance. Car pour lui, l'austérité seule crée une spirale de récession et celui-ci souhaite ajouter un volet de croissance au pacte fiscal signé entre les 27. Berlin n'y est pas opposé à condition de ne pas remettre en cause la règle d'or dite du « zéro déficit ». Une ligne rouge à ne pas franchir. Pourtant elles bougent ces lignes. Les chefs des gouvernements espagnol et italien, Mariano Rajoy et Mario Monti, pourtant tous deux conservateurs, ont affirmé qu'il n'y arriverait pas sans une politique de relance.

Mauvaise nouvelle encore pour la chancelière allemande : il n'y a pas que les États du sud puisqu'au moins un pays nordique, les Pays-Bas, a rejoint les rangs de ceux qui réclament plus de souplesse dans l'application des réformes. Bref, Mme Merkel risque de devoir ranger sa baguette de Mère la Rigueur pour lâcher du lest sur la croissance. Voici donc de nouveau ouvertes les grandes négociations en Europe. Et cette fois le rapport de force est moins favorable à l'Allemagne.

Frapper les esprits

Un plan Marschall pour l'Europe. La formule est destinée à marquer les esprits et c'est celle que la Commission européenne a choisi d'employer pour présenter cette nouvelle phase qui consiste non plus uniquement à économiser. Avec, à la clef, avec une enveloppe de 200 milliards d'euros destinée à financer des infrastructures ou des projets énergétiques pour relancer la croissance en Europe.

Est-ce que la vision de la sortie de crise est en train de se modifier au détriment de la vision orthodoxe allemande ? C'est la question que nous avons posé à Vivien Pertusot, il est directeur du think tank européen Ifri Bruxelles.

Schleswig-Holstein/ Der Gruender der schwedischen Piratenpartei, Rick Falkvinge, posiert am Samstag (28.04.12) in Neumuenster waehrend des Bundesparteitages der Piratenpartei vor einem Logo der Partei. (zu dapd-Text) Foto: Clemens Bilan/dapd
Rick Falkvinge, le fondateur du parti des Pirates en Suède, le premier en EuropeImage : dapd

Pirates européens

La montée en puissance du parti pirate en Allemagne ne laisse plus personne indifférent, surtout quand un de ses représentants créé la polémique en comparant sa fulgurance à l'ascension du parti d'Hitler dans les années 1930. Créé en Suède en 2006 pour défendre le droit à échanger des fichiers sur internet, le premier parti pirate fait maintenant des émules en Europe où ils commencent à peser politiquement.

Le parti pirate international s'emploie désormais à définir des objectifs communs en vue de prochaines élections européennes de 2014. Un sujet dont il a beaucoup été question lors de la convention internationale qui s'est déroulée dans la capitale tchèque.

C'est un reportage signé Alexis Rosenzweig à Prague.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Elisabeth Cadot

CARREFOUR EUROPE (04.05.2012) - MP3-Mono