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L'Europe semble impuissante dans le dossier syrien

Rémy Mallet
15 octobre 2019

En Syrie, l’offensive turque se poursuit, alors que les Etats-Unis ont annoncé des sanctions économiques à l'encontre d'Ankara. Dans la presse, les éditorialistes allemands analysent les hésitations européennes.

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G7-Gipfel in Frankreich Macron und Merkel
Image : picture-alliance/AP Photo/I. Langsdon

Sur son site internet, Die Zeit estime que les Kurdes ont été trahis par les Américains et les Européens. 
 

"Aucune nation n'a autant aidé les Etats-Unis que les Kurdes de Syrie au cours des dernières années, et aucune nation n'était aussi dépendante de la protection des Etats-Unis que les Kurdes", écrit le journal, qui indique que la défaite de l’Etat islamique n’aurait pas été si rapide sans l’appui des soldats kurdes. 

Quant aux Européens, ils auraient pu empêcher l’offensive turque en remplaçant les soldats américains qui se retiraient car, poursuit Die Zeit, "le chaos au Kurdistan pourrait mettre en branle des centaines de milliers de nouveaux réfugiés sur le chemin de l'Europe, en particulier sur celui de l'Allemagne."

Moyens de pression 

Mais l’Europe a encore une carte à jouer si elle veut faire plier Erdogan, croit savoir la Süddeutsche Zeitung

La décision de suspendre les livraisons d'armes n’aura pas d’effet immédiat car la Turquie s’est probablement approvisionnée en armes de guerre ces dernières années. 

Mais selon le quotidien de Munich, c’est sur le plan économique que l’Europe devrait axer ses sanctions parce que "la dépendance de la Turquie vis-à-vis du commerce avec l'Union européenne est évidente."

Toujours selon la Süddeutsche Zeitung, l’Allemagne et l’Europe devraient surprendre Ankara avec une réaction ferme, autant que possible.  "Ce serait au moins un premier pas pour sortir de l'impuissance", renchérit le quotidien. 

Syrien Tel Abyad | Syrische Kämpfer, unterstützt durch Türkei
Les forces d'Ankara ont franchi la frontière, concentrant leurs opérations dans les secteurs frontaliers de Ras al-Aïn et de Tal Abyad, contrôlés par les forces kurdes.Image : Reuters/K. Ashawi

Pour sa part, la Frankfurter Allgemeine Zeitung montre combien la situation actuelle profite au président syrien Bachar al-Assad qui "il y a quatre ans a eu de la chance grâce à l’intervention russe qui lui a permis de reconquérir progressivement des territoires du pays." 

"Sa nouvelle alliance avec les Kurdes le rapproche de son objectif de contrôler toute la Syrie", lance le quotidien de Francfort. Lequel conclut : "Les Européens ne peuvent pas se plaindre car ils n'ont jamais voulu s'impliquer sérieusement en Syrie."

 

Scandale autour de la Deutsche Bank 

Autre sujet dans la presse : les révélations suite aux pots-de-vin de la Deutsche Bank à des hommes d’affaires chinois.  Ces transactions auraient eu lieu entre 2002 et 2014. 

Selon la Süddeutsche Zeitung, qui a participé à l’enquête avec le WDR et le New York Times, la Deutsche Bank aurait "embauché des dizaines de personnes, surtout en Chine, dont leur seule qualité était d'être les enfants des dirigeants du parti."

Et parce que la perspective de rendements élevés en Extrême-Orient était si tentante, la Deutsche Bank a oublié son propre credo, à savoir : "la performance par la passion."
 

"Un slogan qui pourtant avait été utilisé pendant des années pour gagner la confiance de ses clients", martèle la Süddeutsche Zeitung. 

Les responsables de la banque auraient pu choisir pour slogan "merci papa", car "aucune performance n'a été nécessaire pour certains employés, seulement le bon certificat de naissance", ironise le journal de Munich pour conclure.