Levée des sanctions contre l'Iran
20 janvier 2014Téhéran s'est engagé à limiter l'enrichissement d'uranium à 5%, transformer son stock d'uranium à 20%, geler à leur niveau actuel ses activités dans ses centrales de Natanz, Fordo et Arak, et à mettre un terme à l'installation de nouvelles centrifugeuses dans ces sites.
"L'Iran a commencé à prendre des mesures concrètes et vérifiables pour cesser son programme nucléaire", a déclaré à Washington la porte-parole du département d'État. Donc comme prévu, les six puissances signataires de l'accord (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) ont décidé de lever, sur six mois, une partie de leurs sanctions.
Les firmes américaines et européennes sont déjà dans les starting-blocs pour enfin renouer de lucratifs contacts économiques, après des années d'abstinence. De même en Iran, les milieux économiques et la population espèrent un renouveau, une ouverture de l'Iran sur le monde. Michael Tockuss, membre du directoire de la Chambre de Commerce germano-iranienne est plutôt réservé quant au début d'une ère nouvelle pour l'Iran et ses relations internationales :
"En Iran, actuellement règne une atmosphère de renouveau, très euphorique. Nous essayons d'être réalistes, cela va durer encore longtemps avant que les sanctions ne soient complètement levées. Mais de très nombreux Iraniens s'attendent à ce que la levée soit immédiate et, si ce n'est pas le cas, il faut espérer que la situation en Iran ne se détériore pas brutalement… "
Au cours des six prochains mois, les six puissances vont lever une partie de leurs sanctions équivalant à près de sept milliards de dollars. Cela inclut notamment la levée des restrictions sur les exportations pétrochimiques, le commerce de l'or, la levée des sanctions contre l'industrie automobile et le déblocage graduel de 4,2 milliards de dollars des avoirs iraniens gelés dans le monde.
Cependant, l'essentiel des sanctions reste maintenu pour le moment. Et cela représente quelque 30 milliards de dollars de revenus provenant du pétrole pendant les six prochains mois. De plus, comme l'a indiqué Washington ce lundi, la plupart des avoirs iraniens à l'étranger resteront gelés. Pour une levée totale des sanctions, le régime de Téhéran devra accepter des restrictions plus importantes et permanentes de ses activités nucléaires. Or, l'aile dure du régime iranien critique l'accord de Genève. Il reste encore à voir quelle tendance va s'imposer en Iran.