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L'exemple néerlandais à suivre ?

22 février 2010

Les éditorialistes commentent notamment la chute du gouvernement aux Pays-Bas, suite à un désaccord entre le Premier ministre et les partenaires de la coalition de centre-gauche sur le retrait des troupes d'Afghanistan.

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Jan Peter Balkenende annonce la fin de l'alliance de centre-gauche aux Pays-BasImage : AP

Le gouvernement néerlandais est le premier à tomber à cause de son engagement militaire en Afghanistan, écrit la Süddeutsche Zeitung. D'autres gouvernements pourraient suivre cet exemple. Dans de nombreux pays membres de l'OTAN, les populations sont majoritairement favorables à un retrait de leurs soldats, voire de l'ensemble des forces étrangères. Ce n'est peut-être qu'une question de temps avant que dans d'autres capitales, la pression soit telle que les gouvernements aient à choisir entre leur solidarité avec l'Alliance atlantique et leur survie démocratique. L'OTAN, prévient le journal, ne peut pas courir ce risque. Une alliance qui se dissoud sur le champ de bataille est politiquement à bout. Il serait donc mal avisé de sa part de hausser les épaules face aux événements néerlandais.

Wahlplakat gegen Bundeswehreinsatz in Afghanistan
En Allemagne, le parti radical de gauche réclame le retrait d'AfghanistanImage : picture-alliance/ dpa

Pour Die Welt, la fin de la coalition néerlandaise n'est pas directement liée à l'Afghanistan. En janvier, une commission indépendante avait conclu que Jan Peter Balkenende, le Premier ministre démissionnaire, avait agi sans base juridique pour soutenir l'invasion américaine en Irak. Ce rapport laissait donc présager la suite des événements. Le journal ajoute : les gouvernants n'ont plus d'argument pour convaincre les électeurs du bien-fondé de mission anti-terroristes. Pire encore, l'opinion publique est en colère de voir ses représentants politiques mener des "guerres absurdes". C'est du moins de cette façon que la plupart des partis de gauche européens voient les choses. En Allemagne aussi, les sociaux-démocrates réclament une date pour le retrait des troupes.

A propos de l'Allemagne, la tageszeitung estime qu'on est loin de courir le risque néerlandais. Cette semaine, les députés vont justement décider de renforts pour l'Afghanistan. Mais il n'y aura pas de véritable débat : les partis favorables à l'engagement de la Bundeswehr n'ont jamais osé aborder une discussion ouverte et objective. Au lieu de cela, ils assènent des dogmes. La taz rappelle qu'un autre sujet, celui de la politique de dissuasion nucléaire, était lui aussi tabou dans les années 1980. A cette époque, les Pays-Bas avaient mené un débat exemplaire et permis aux langues de se délier en Allemagne. L'exemple néerlandais, conclut le journal, doit nous rappeler qu'un tel désaccord sur une décision militaire devrait être une évidence démocratique.

Deutschland Außenminister Guido Westerwelle Pressekonferenz
Guido WesterwelleImage : AP

Pour finir, une nouvelle sortie fracassante du ministre allemand des Affaires étrangères à propos de l'aide sociale. Après avoir estimé que "payer des chômeurs à rien faire" rappelait la décadence de l'Empire romain, Guido Westerwelle en a "remis une couche" – au sens presque littéral du terme : il propose d'embaucher les bénéficiaires d'allocations sociales pour déblayer la neige. Ce qui fait dire à la Oldenburgische Volkszeitung : en bon populiste, Guido Westerwelle emploie les pires méthodes pour gagner du terrain. Il discrédite les chômeurs dans leur ensemble pour attirer sur eux le mécontement des contribuables. C'est indigne, et les déclarations de Westerwelle sont méprisables.

Auteur : Anne Le Touzé
Edition : Sandrine Blanchard