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Le Liban, une poudrière prête à exploser

Marco Wolter | Avec agences
15 octobre 2021

Les affrontements meurtriers à Beyrouth entre chiites et chrétiens font ressurgir le spectre de la guerre civile dans un Liban en crise.

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Le Liban traverse une profonde crise économique et politique
Image : Hassan Ammar/ASSOCIATED PRESS/picture alliance

Des vitres brisées, des impacts de balles sur les façades et les carrosseries des voitures, des militaires qui patrouillent pendant que les habitant nettoient les rues des débris : les images étaient saisissantes ce vendredi (15.10), au lendemain des affrontements qui se sont déroulés à Tayouné, au cœur de Beyrouth, à la frontière entre le quartier à majorité chrétienne d’Aïn el-Remmaneh et celui de Chiyah, à majorité chiite et qui ont fait sept morts.

"Je rentrais du travail et quand nous sommes arrivés ici, les balles ont commencé à arriver des deux côtés, explique Abbas, un habitant de Tayouné. Ça tirait des deux côtés et nous nous sommes cachés. C’est comme ça qu’on a survécu, en nous cachant."

Les chiites accusent le parti chrétien des Forces libanaises d’avoir ouvert le feu sur leur rassemblement, avec des snipers placés sur les toits. Le Hezbollah et son allié du mouvement Amal étaient venus manifester devant le Palais de justice pour dénoncer une "politisation" de l’enquête sur l’explosion dans le port de Beyrouth en 2020.

Une enquête qui divise

Les chrétiens soupçonnent le Hezbollah chiite d’avoir une responsabilité dans cette explosion qui avait fait 214 morts. Conjugué à la profonde crise économique et politique, le Liban est à nouveau devenu une poudrière.

"Tout est possible dans ce pays, martèle Nasser, un autre habitant de Tayouné. Je fais partie de cette génération qui a vécu la guerre civile de 1975 et cette contestation rappelle ce qui s’est passé à cette époque, et qui a donné lieu à 15 ans de guerre civile. A cette époque déjà, des échanges de tirs se déroulaient ici."

La guerre civile avait fait des dizaines de milliers de morts, dans un pays où les tensions communautaires n’ont toujours pas permis d’aboutir à un Liban unifié.

Ce vendredi, un journal proche du Hezbollah publiait à sa Une un portrait du chef du camp chrétien, en l’habillant d’un uniforme nazi et d’une moustache à la Hitler, l’accusant d’avoir "planifié, préparé et exécuté un grand crime".

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Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais