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« Licence pour tuer » accordée à Assad

6 octobre 2011

Les journaux reviennent sur le veto de la Chine et de la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU face au projet de résolution condamnant la répression des manifestations en Syrie. Un veto qui révolte les éditorialistes.

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Pas de résolution condamnant la répression en SyrieImage : AP

Le régime de Bachar al-Assad n'a rien à craindre des Nations unies, tel est le message envoyé par la Chine et la Russie, estime la Süddeutsche Zeitung. Un message cynique, quand on pense aux milliers de manifestants qui ont déjà été arrêtés, torturés et assassinés. Moscou et Pékin disent miser sur le dialogue national, mais en réalité, la Russie ne fait que protéger ses intérêts stratégiques au Proche-Orient. La Chine, de son côté, insiste sur le principe de non-ingérence. Car qui sait quand elle aura elle-même besoin d'employer la force pour réprimer la population?

Syrien Proteste Freitag 30. September 2011
Depuis des mois déjà, la population syrienne appelle au départ du président AssadImage : dapd

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, on peut comprendre que l'opposition syrienne interprète l'échec de la résolution de l'ONU comme une « licence pour tuer » accordée au régime du président Assad. On verra maintenant si des pays sont prêts à changer leur politique envers la Syrie et à renforcer leurs sanctions de façon indépendante. Le problème, c'est que rien ne semble impressionner Bachar al-Assad, pas même les mesures annoncées par son ancien partenaire turc.

Quel avenir pour Berlin ?

Autre sujet à la Une : l'échec des négociations entre les sociaux-démocrates et les Verts pour former une coalition dans la ville-Etat de Berlin. Principal point de discorde : le prolongement d'une autoroute, projet auquel les écologistes étaient opposés. Le SPD du maire berlinois Klaus Wowereit, arrivé en tête aux élections, pourrait donc s'allier aux conservateurs de la CDU.

Wahl Berlin
Klaus Wowereit (SPD) est sorti grand vainqueur des élections régionales du 18 septembre à BerlinImage : picture-alliance/dpa

La Tageszeitung déplore cet échec des négociations. C'est justement la ville connue et appréciée dans le monde entier pour sa vie alternative qui risque d'être gouvernée par une grande coalition avec les conservateurs, écrit le journal. Un constat amer pour tous ceux qui espéraient que la mairie de Berlin appliquerait enfin une politique orientée vers l'avenir, un mélange entre justice sociale et économie écologique.

Le journal die Welt se réjouit au contraire et parle de sensation. Klaus Wowereit a dit "basta" dès le premier jour des négociations, sans doute parce qu'il se doutait que les Verts deviendraient vite des partenaires désagréables, voire gênants. La chancelière Angela Merkel peut se réjouir de ce développement. Mais que va-t-il advenir de Berlin à présent ? La capitale allemande va-t-elle connaître le nouvel élan dont elle a tellement besoin ? Sera-t-elle dirigée par une coalition rouge-noire, c'est-à-dire entre sociaux-démocrates et conservateurs, qui la transformera en importante métropole économique ? Quoi qu'il en ce soit, conclut die Welt, ce changement sera bénéfique à Berlin.

Auteur : Aude Gensbittel
Edition : Sébastien Martineau