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Qui a attaqué la Monusco en RDC ?

Benjamin Abbo
15 décembre 2017

Une semaine après l'attaque qui a coûté la vie à 14 soldats tanzaniens de la Monusco et 5 soldats congolais, aucune preuve n'existe sur l'implication des rebelles ADF.

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Kongo UN Friedensmission in Munigi
Image : Getty Images/AFP/P. Moore

"Il y a dans cette zone une douzaine d'acteurs différents" (Christopher Vogel, spécialiste de la RDC)

Les Nations unies tentent de reprendre la main dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), une semaine après la pire attaque contre une force onusienne depuis 24 ans.

Le secrétaire général adjoint des Nations unies, Jean-Pierre Lacroix, a rendu visite vendredi matin (15 décembre) à des Casques bleus tanzaniens qui ont survécu à l'assaut contre la base de Semuliki, dans la province du Nord-Kivu, en proie à des violences depuis 20 ans.

Jean-Pierre Lacroix a rendu visite aux soldats blessés, soignés dans un hôpital de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) à Goma. Il avait rendu hommage la veille à Dar es Salaam aux 14 soldats tanzaniens tués dans l'attaque de la base de Semuliki.

Au total 44 soldats tanzaniens sont encore hospitalisés, dont 27 à Goma, sept à Beni dans la région de la base attaquée, cinq à Kampala et cinq à Kinshasa, d'après un porte-parole de la Monusco qui a parlé à l'Agence France Presse.

Activisme des bandes armées

Les auteurs de l'attaque ont d'abord été désignés comme des rebelles des ADF. Mais d'autres groupes rebelles évoluant dans cette région pourraient en être les auteurs.

Par ailleurs, une unité des FARDC, les forces armées congolaises, serait intervenue pour aider les soldats de la Monusco.

"La Monusco s'est prononcé très vite en disant que c'étaient des ADF mais d'un autre côté il est connu qu'il y a dans cette zone une douzaine d'acteurs différents", explique Christopher Vogel, chercheur allemand, spécialiste de la République Démocratique du Congo. "L'ADF est certainement le plus connu et le plus puissant mais au niveau des preuves tangibles les choses restent jusqu'à aujourd'hui assez floues."

Mak Azokaye, le porte-parole des FARDC, se dit préoccupé par l'activisme des bandes armées, très nombreuses dans cette région. Il attend les résultats de l'enquête afin de pouvoir en dire plus sur les auteurs de l'attaque mais il considère que ces faits sont "inacceptables" et constituent un "crime de guerre".