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L'insécurité permanente, meilleur allié du virus Ebola

10 mai 2019

"Après chaque épisode de violence on constate un peu plus tard une augmentation significative des infections", dit un coordinateur de Médecins sans Frontières en RDC.

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Kongo | Ebola
Image : picture-alliance/dpa/AP Photo/Medecins Sans Frontieres/J. Wessels

"Ebola est hors de contrôle", titre la Berliner Tageszeitung, alors que vendredi dernier on a dépassé la barre des 1.000 victimes depuis qu'Ebola a refait surface il y a neuf mois dans le nord-est de la RDC.

Mais, explique Marcus Bachmann de MSF, ce qui l'inquiète encore plus c'est qu'on n'arrive plus à savoir qui a transmis le virus à qui.

Un autre signe alarmant est que "de plus en plus de personnes succombent au virus en dehors des centres de traitement. Cela devrait être l'inverse".

Pour ce travailleur humanitaire, ce sont surtout les conflits armés dans la région qui expliquent cette rapide diffusion d'Ebola : "Nous devons souvent limiter notre activité. Du coup le virus reprend le dessus et la propagation s'accélère. On le voit clairement au niveau de nos statistiques. Après chaque épisode de violence on constate un peu plus tard une augmentation significative des infections."

Kongo | Ebola
Image : picture-alliance/dpa/AP Photo/Medecins Sans Frontieres/J. Wessels

L'interview se poursuit autour de l'énorme tension provoquée par Ebola au sein de la population. "Lors de toutes mes interventions contre Ebola j'ai vu à quel point une maladie qui n'est pas encore connue peut faire peur".

S'y ajoute dans ce cas l'idée répandue selon laquelle "Ebola n'existe pas ou que le pouvoir se sert du virus comme une arme. Cette interprétation a été renforcée par le report des élections dans les régions touchées par Ebola".

Le coordinateur de Médecins sans Frontières conclut en affirmant que "la clé pour une lutte efficace contre l'épidémie est la confiance de la population. Il faut une participation active des habitants."

Mais comment obtenir cette confiance, lui demande alors le journaliste ? "Il serait important de désormais intégrer la lutte contre Ebola dans le système de santé local. Après le déclenchement de l'épidémie on a quasiment construit un système de santé parallèle pour Ebola. On est dans le dixième mois, il faut suivre une autre stratégie. Et cette intégration du traitement dans les centres de soins existants faciliterait l'accès pour les populations et créerait de la confiance."

L'ANC, entre passé et présent

La presse allemande commente également la victoire en demi-teinte pour l'ANC aux élections législatives en Afrique du Sud.

Le parti au  pouvoir depuis 1994 pourrait recueillir autour de 57% des voix. "Dans presque n'importe quel pays ce serait une formidable victoire", estime la Süddeutsche Zeitung. Mais en Afrique du Sud, c'est le plus mauvais score de l'histoire de l'ANC.

Südafrika Wahl 2019 | Stimmabgabe in Johannesburg
Image : picture-alliance/AP Photo/B. Curtis

"Vu de loin, on pourrait même se demander pourquoi il y a encore tant de personnes qui votent pour un parti gangrené par la corruption à tous les étages", mais le journal explique que l'ANC fait partie de la famille pour ses électeurs.

"Dans le même temps, cette élection montre qu'il n'y a plus que ceux qui ont vécu l'apartheid qui pensent comme ça", alors que la moitié des moins de 30 ans ne s'est même pas inscrite sur les listes électorales.

C'est donc un avertissement pour le parti historique de Nelson Mandela. L'actuel président Cyril Ramaphosa semble ainsi "être la dernière chance pour un renouvellement du parti", avant qu'il ne s'effondre.

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais