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Libye : les organisations humanitaires s'inquiètent

Fréjus Quenum | Björn Blaschke
24 avril 2019

Alors que les combats entre les troupes du gouvernement d'Union nationale et celles du maréchal Khalifa Haftar se poursuivent, la situation humanitaire s'aggrave. L'OMS parle de 35.000 déplacés.

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Libyen Wadi Rabie Kämpfe bei Tripolis
Image : Getty Images/AFP/M. Turkia

"Le peuple libyen vit dans la peur et la terreur" (Nadjia Sogousy, une déplacée)

Un chiffre qui pourrait vite augmenter car les déplacements de populations se poursuivent à un rythme croissant chaque jour, avertit l'OMS. Mardi 22 avril, une réunion a rassemblé au Caire des dirigeants africains sur la situation en Libye. Mais les appels au calme peinent à être entendus.

Combien sont-elles à avoir déjà perdu la vie dans ces combats à l'artillerie lourde ? Près de 300 personnes en moins de trois semaines selon l'OMS. Plus de 600 blessés et des dizaines de milliers de déplacés.

L'ONU tire la sonnette d'alarme. Les combats et les bombardements ont "un impact sur les services sociaux, notamment de santé, mais aussi potentiellement sur l'eau, l'assainissement, l'électricité", selon Maria do Valle Ribeiro.

La représentante adjointe de l'ONU en Libye pointe les difficultés d'accès aux zones de combats et le sort des migrants, demandeurs d'asile et réfugiés, dont 3.600 se trouveraient dans des zones proches des lignes de front.

Nadjia Sogousy est mère de quatre enfants et elle fait partie des déplacés. "Les éclats d’obus ont détruit ma maison. J'ai dû prendre la fuite. Maintenant, j'habite chez des parents. Le peuple libyen vit dans la peur et la terreur. C'est simplement horrible," explique-t-elle.

Mais dans l'horreur est née la solidarité. Marwan Fawzi, un jeune commerçant et quelques amis assistent les déplacés."Nous recevons des appels à l'aide de gens qui sont coupés du monde à cause des combats. Dans la plupart des cas nous n'arrivons pas à rejoindre ces familles. Alors nous essayons juste de les rassurer et nous leur conseillons de chercher des moyens pour s'abriter. De s'éloigner des fenêtres et des portes. Quelques rares fois nous réussissons à sauver certaines personnes coincées dans les zones de combats. A l'intérieur et à l'extérieur de la ville de Tripoli, la situation est tragique. Il y a des familles qui sont prises entre deux feux. Ils entendent régulièrement des coups de feu et vivent dans la panique," raconte Marwan Fawzi.

Libyen Wadi Rabie Kämpfe bei Tripolis
Image : Getty Images/AFP/M. Turkia

Comme bien d'autres Libyens, Nadjia Sogousy ne se fait pas d'illusions. Ces combats ne visent que des intérêts personnels. "Dans cette guerre civile, chacune des parties lutte pour ses propres intérêts. Quand ils vont se partager les postes, chacun d'eux ne pensera qu'à lui-même et à ses proches," déplore-t-elle.

Libyen Kämpfe um Tripolis
Image : Reuters/A. Jadallah

Pratiquement tous les jours et tant que la situation le permet, des manifestants descendent dans les rues de Tripoli pour protester contre les combats mais aussi, contre certaines puissances étrangères accusées de tirer profit du chaos en Libye.

Photo de Fréjus Quenum à côté d'une carte du monde
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum