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L'Irak pris dans la tourmente djihadiste

Anne Le Touzé (avec agences)12 juin 2014

Après s'être emparés de larges territoires dans le nord-ouest du pays, les combattants de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) avancent vers la capitale Bagdad. Les forces irakiennes tentent de résister.

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L'EIIL a installé des points de contrôle à Mossoul
L'EIIL a installé des points de contrôle à MossoulImage : Reuters

Pour les djihadistes de l'EIIL, la prise de Mossoul et de sa province de Ninive, mercredi, n'était qu'une étape. Dans un enregistrement sonore, l'un de leurs dirigeants, Abou Mohammed al-Adnani, a appelé les insurgés à « marcher sur Bagdad » et les villes saintes chiites de Kerbala et Najaf, dans le centre du pays. Jeudi après-midi, ils n'étaient plus qu'à quelques dizaines de kilomètres de la capitale, après s'être emparés de Dhoulouiya.

Des combattants volontaires veulent s'engager pour protéger Bagdad
Des combattants volontaires veulent s'engager pour protéger BagdadImage : Reuters

Riposte de l'armée irakienne

Les forces irakiennes, dans un premier temps dépassées par la rapidité de la progression des djihadistes, semblent s'être ressaisies. L'armée a lancé des raids aériens sur des positions tenues par les djihadistes dans le centre de Tikrit, à 160km au nord de Bagdad. Selon des témoins cités par l'AFP, les raids ont visé un complexe de palais présidentiel de l'ancien président Saddam Hussein situé dans le centre de la ville.Selon des experts, l'EIIL est appuyée par de nombreux anciens cadres et membres des services de sécurité du président renversé en 2003.

Craignant un assaut contre Kirkouk, les forces kurdes ont pris le contrôle total de la ville pétrolière située à 240 kilomètres au nord de la capitale, après le retrait de l'armée irakienne. Un ministre kurde a par ailleurs échappé à un attentat dans la province de Kirkouk, mais l'attaque a fait un mort.

Pas d'état d'urgence

Face à l'offensive des combattants sunnites, le Parlement irakien devait se réunir ce jeudi pour décréter l'état d'urgence à la demande du gouvernement de Nouri al-Maliki. Mais la session a dû être annulée faute de quorum. De son côté, le Conseil de sécurité de l'Onu a commencé à se réunir à huis clos dans l'après-midi.

Les Irakiens fuient les combats par milliers
Les Irakiens fuient les combats par milliersImage : picture-alliance/dpa

L'OTAN a écarté toute intervention en Irak, tandis que les États-Unis et le Royaume-Uni évoquent la possibilité d'épauler l'armée irakienne avec des frappes aériennes, mais excluent de renvoyer des troupes au sol. Selon la Russie, la situation actuelle montre « l'échec total » de l'intervention des deux pays en 2003.

Négociations pour libérer des otages

De leur côté, les autorités turques discutent avec toutes les parties en Irak pour tenter d'obtenir la libération de 80 ressortissants enlevés mercredi par l'EIIL au consulat de Turquie à Mossoul et retenus depuis en otage. Mercredi soir, le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davoglu a menacé les preneurs d'otage des « représailles les plus sévères » en cas de menace sur les prisonniers. Le gouvernement d'Ankara dispose d'un mandat du parlement renouvelé tous les ans pour des frappes aériennes sur le sol irakien. Un mandat qui pourrait être étendu si besoin.